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[Interview] Sondra Radvanovsky : « Je ne suis plus une ingénue ! »

[Interview] Sondra Radvanovsky : « Je ne suis plus une ingénue ! »

02 April 2021 | PAR Paul Fourier

La soprano canadienne était restée à Paris après sa magnifique prestation dans Aïda à l’Opéra Bastille. Il n’était pas concevable de rater l’occasion d’un entretien avec cette artiste exceptionnelle…

Sondra, tout d’abord un énorme merci de m’accorder cet entretien. Vous êtes en ce moment en Europe, car aux États-Unis, toutes les salles de spectacles sont fermées et je crois que c’est la même chose au Canada ?

Absolument ! Et je pense que les maisons d’opéras canadiennes vont rester fermées encore un bout de temps.

Posons peut-être quelques repères dans votre riche carrière…

Pour résumer, je ne peux pas dire qu’il y ait eu des gros événements dans ma vie, mais une série de petits événements qui m’ont amenée où j’en suis actuellement. Cette succession de petites choses m’a fait passer progressivement d’une étape à une autre.
La première grande étape fut, pour moi, d’être initiée à la musique par mes parents qui étaient des amoureux de musique. Pas uniquement de musique classique, mais de tous types de musiques. Ils ont ouvert mon esprit sur la façon de comprendre la musique, ce qui est très important pour une petite fille. Ils n’étaient ni musiciens ni chanteurs. Je crois même que ma mère est la pire chanteuse que je connaisse (rires). Mais ils m’ont permis de faire grandir mon appréciation et mon respect pour l’art.
Cela m’a amenée à pratiquer la musique sacrée, à chanter dans des églises. Ce fut important pour moi, car je pense que la musique sacrée représente une forme de une transition entre la musique classique et la musique moderne, la pop. J’ai ainsi participé à un chœur d’église alors que j’avais 7 ou 8 ans.
À 11 ans, il y a eu une étape importante, lorsque j’ai découvert l’opéra en regardant Tosca à la télévision avec Placido Domingo. Ce jour-là, ce ne fut pas Tosca, mais Cavaradossi qui me fit de l’effet ! Quelle personnalité magnétique ! Je me suis dit « Waouh, qu’est-ce que c’est ? » et que j’ai eu envie d’en savoir plus ! Ce fut la raison qui m’a conduite vers les leçons de chant.

« J’ai dû apprivoiser ma voix comme on apprivoise un cheval sauvage »

Où viviez-vous ?

Je suis née près de Chicago. Et nous avons déménagé, lorsque j’avais 6 ans, dans l’État d’Indiana. Ainsi, c’est à Richmond que j’ai interprété, à 13 ans, mes premiers rôles : une cigarière dans Carmen, puis l’un des enfants dans Hansel et Gretel. Cette compagnie d’opéra a été importante, car j’y ai chanté mon premier grand rôle à 21 ans.
À 26 ans, j’ai tenté le concours du Metropolitan Opera ; ce fut le moment de mon entrée dans le monde professionnel de l’opéra.
A suivi une lente progression où j’ai amélioré ma technique de chant et ajouté progressivement des rôles à mon répertoire. Vous savez, les « grosses voix » comme la mienne, cela prend du temps pour les apprivoiser… un peu comme on apprivoise un cheval. Et jusqu’à 35-36 ans, jusqu’à ce que cela prenne vraiment forme… mon cheval, était plutôt sauvage ! (rires)
Puis ce fut le moment des « débuts », des nouveaux rôles, des nouvelles maisons, tout en continuant à apprendre à mieux chanter… et voilà !

Quels théâtres furent importants dans votre carrière ?

Le Metropolitan Opera, évidemment ! Et je dirais… l’Opéra de Paris. Je ne réalisais pas cela avant que quelqu’un me le rappelle dernièrement ; mais c’est le théâtre où j’ai le plus chanté en Europe. Le Liceu de Barcelone m’est également très cher, car ils y ont vraiment le gout des belles voix larges ! C’est, tout de même, la maison qui a vu Caballé, Carreras, ces enfants du pays… Et j’adore le public là-bas. En Amérique du Nord, il y a aussi Chicago et Toronto. Car ces deux théâtres sont comme mes « maisons ».

« Pour Aïda à l’Opéra de Paris, le cheminement a été long et difficile »

J’ai vu votre Aïda à la télévision, et lu, juste avant la diffusion, votre post sur Instagram où vous préveniez « keep your mind open », car la production n’était pas du tout traditionnelle. Comment avez-vous fait pour chanter ainsi avec la marionnette, ou plutôt, je dirais même, derrière la marionnette.

Ce fut difficile ! Pas physiquement. Le plus difficile pour moi a été de ne pas être la personne qui jouait… C’était… comme si on me dépouillait d’une part ma personnalité. Et je dois dire que mettre mon ego de côté m’a pris du temps. Je me suis dit « Sondra, tu peux le faire au travers de ta voix, pas uniquement en jouant ! » Je me considère comme une « actrice qui chante » ; il est vraiment difficile de mettre de côté une partie de vous-même, de votre art.

En fait, vous jouiez beaucoup. Vous regardiez la marionnette, vous aviez l’air d’interagir comme si vous cherchiez à échanger avec elle. Vous attiriez le regard en permanence et n’étiez pas du tout dans une attitude passive.

J’ai fini par trouver comment faire, mais ce fut un long cheminement pour moi… à en pleurer parfois. Vous savez le changement est effrayant pour l’être humain ; mais Lotte de Beer, la metteuse en scène, m’a obligée à affronter mes peurs.
Et finalement, j’ai réussi à trouver un langage différent, une façon différente d’exprimer. C’est lors de la dernière répétition générale que nous avons trouvé la clé pour que cela fonctionne. D’autres auraient peut-être abandonné en chemin. Finalement, je suis vraiment parvenue à entrer dans le dispositif et ce fut une immense expérience où j’ai beaucoup appris. Au bout du compte, je suis contente d’avoir persévéré.
Et vocalement, quelle distribution ! (Pour rappel : Jonas Kaufmann, Ludovic Tézier, Ksenia Dudnikova) J’étais si heureuse d’en faire partie et aussi de travailler avec le maestro Michele Mariotti. C’est la première fois que je travaillais avec lui.

En tant que spectateur, j’ai d’abord été un peu surpris, mais, ensuite, j’ai trouvé que cela fonctionnait…

On ne doit pas oublier que c’est une production prévue pour une salle de théâtre avec du public ! Nous avons adapté quelques moments pour la caméra. Je crois vraiment que sur cette grande scène, vue de la salle, cela aurait été une expérience toute différente.

La prochaine fois…

Oui, vivement !

« Ma voix a rencontré Verdi »

À propos de vos rôles, lorsque je pense à vous, je vois Verdi et le bel canto…

Bien sûr, mon répertoire est marqué par Trovatore, Aïda, Luisa Miller, I vespri sicilianiNorma et les trois Reines de Donizetti. Mais il y a aussi Puccini, le vérisme avec André Chénier ainsi que le répertoire russe et le répertoire tchèque. Comme vous pouvez l’entendre, Radvanovsky ne sonne pas très italien (rires).

D’où vient votre nom ?

Il est Tchèque et vient de mon père qui est venu très tôt aux États-Unis. Ma mère, elle, est 100% danoise, mais elle est née aux USA.

Donc dans ma carrière, j’ai été très heureuse d’être prise de passion pour le répertoire italien, répertoire avec lequel je suis en adéquation.
Quand j’étais un jeune artiste au Metropolitan Opera, j’ai réalisé une audition avec le maestro James Levine. Il m’a demandé de chanter Mozart. Mozart, c’est une musique qui ne me parle pas ! J’ai tout de même persévéré pendant une année et, un jour, ma professeure, Ruth Falcon m’a dit : « Étudie cet air ! » C’était Tacea la notte du Trouvère et il eut un déclic ; quelque chose s’est éclairé dans mon esprit.
On dit parfois que Mozart est une médecine pour la voix. J’ai alors compris que, pour moi, cette médecine n’était pas Mozart, mais la musique italienne, le bel canto et les Verdi de jeunesse. Ce sont des musiques que j’aime beaucoup, qui me parlent et finalement j’ai été chanceuse de trouver cette adéquation entre ma voix et cette musique. Cette musique… ma voix aime la chanter ! Et si j’avais connu Verdi, je suis sûre que nous aurions été amis. Puis le bel canto est arrivé. C’est ma professeure de chant qui m’a dirigé vers Norma.

« Ma longévité découle de mes choix successifs »

Norma fut donc votre premier rôle dans le bel canto…

En fait, en y repensant, non ! Ce fut Lucrezia Borgia.

Un rôle très difficile…

Grand Dieu ! Je n’en avais pas conscience ! (rires) et je ne savais pas non plus à quel point Norma était difficile. En fait, dans le bel canto, nous avons commencé avec Lucia di Lammermoor, mais nous avons vite réalisé que c’était vraiment trop léger pour moi. Alors nous avons regardé du côté de Lucrezia Borgia.
C’est drôle, car la plupart des chanteurs vont du répertoire le plus léger au répertoire le plus lourd. En ce qui me concerne, j’ai démarré avec Le Trouvère puis suis revenue « en arrière » avec La Traviata, puis Luisa Miller, puis Lucrezia Borgia, Norma et les trois Reines… comme si je marchais à l’envers…
Ensuite, je suis arrivée à Puccini.

Je suis vraiment heureuse du chemin qu’a pris ma carrière. Certains diront que ce n’est pas traditionnel, mais c’est ma carrière et c’est ainsi qu’elle s’est construite ! Je sens que j’ai appris à mieux chanter en interprétant ce bel canto. Je pense que cela a prolongé ma carrière, car j’ai été prudente et ne me suis pas mise en danger.
Aurais-je pu aller directement du Trouvère à Tosca ? Probablement ! Serais-je encore ici maintenant ? Je ne sais pas ! Je chante professionnellement depuis 30 ans et cette longévité découle de mes choix successifs !

Vous abordez également de nouveaux rôles. Avez-vous finalement réussi à chanter Lisa, de La Dame de Pique finalement ?

Ce fut mon tout dernier rôle, juste avant la pandémie et le dernier dans une salle avec un public complet. La dernière de la série de représentations à Chicago fut jouée le 1er mars 2020.

Lisa est-il votre premier rôle russe ?

Non, j’ai chanté Tatiana de Eugène Onéguine pour mes débuts européens, il y a très très longtemps…

Macbeth, Turandot, Fanciulla, Gioconda, Adrienne…

Ce n’est plus un rôle pour vous ?

Vous savez, je vais avoir 52 ans. Je laisse ça aux jeunes chanteuses. Pourrais-je le chanter ? Bien sûr ! Ferais-je la dernière scène ou la scène de la lettre, en concert ? Oui, Absolument ! Mais le rôle complet… Une chose que j’ai apprise pendant ma carrière, c’est de savoir décider quand il est bien d’arrêter un rôle ou le continuer. Renée Fleming dit justement « Je ne suis plus une ingénue ! » Moi non plus, je ne suis plus une ingénue…

Tatiana, c’est vraiment l’histoire d’une jeune fille, même si elle atteint une grande maturité au dernier acte.

Mais même à la fin, elle n’est pas une femme de 52 ans (rires). De 30 ans, tout au mieux ! C’est comme Traviata ! Pourrais-je la chanter ? Oui ! Est-ce que je suis crédible dans le personnage d’une jeune courtisane… le maquillage ne permet pas tout ! (rires).
Quoi qu’il en soit, je suis heureuse de pouvoir choisir. Ainsi, en ce moment, je délaisse un peu le bel canto pour me diriger plus vers Puccini, vers le vérisme, vers les grands Verdi, vers Macbeth, Turandot, vers La Fanciulla del West, Gioconda

Mon premier nouveau rôle à venir est Macbeth à Chicago. Enfin je l’espère… en automne ! Je devais le chanter à Philadelphia, mais cela a été annulé. Je croise les doigts. Puis ce sera Turandot pour un enregistrement avec Jonas Kaufmann (elle pousse un petit cri de bonheur…).

Ce ne sera pas donné sur scène ?

Je pense que ce sera les deux. À Santa Cecilia à Rome avec Tony Pappano.

C’est un rôle court… mais si intense !

Chaque note est à sa bonne place ! Si elle avait dix minutes de plus de chant, hmmmm, je ne suis pas sûre que ça passerait… (rires)

Vous allez être formidable en Minnie de La Fanciulla

Je suis très excitée par ce rôle. J’y vais avec la connaissance du bel canto, avec la connaissance de Verdi et avec l’idée de le chanter plus en finesse que ce l’on entend parfois… Je pense avoir les fondations pour construire une belle interprétation.

Pour Turandot comme pour Fanciulla, certaines chanteuses viennent de l’opéra italien, d’autres de Wagner.

C’est bien que des artistes qui viennent dans ce répertoire puissent apporter des facettes différentes. C’est aussi pour cela que ces rôles sont si intéressants pour les spectateurs. Nina Stemme et Christine Goerke peuvent chanter ces rôles venant de Wagner alors qu’Anna Netrebko vient de l’opéra italien. J’espère, pour ma part, que je leur ferai justice.

« Travailler avec Mc Vicar me fait avancer »

Et Rusalka ? Vous l’avez chanté ?

Deux fois ! La dernière fois, c’était à Toronto dans la production de David Mc Vicar. Quelle production magnifique ! Je dois dire que suis vraiment « connectée » avec Mc Vicar. Travailler avec lui est toujours une joie. Non, ce n’est pas le bon mot. En fait, il me fait travailler, il me fait penser. Et je comprends toujours mieux les personnages lorsque je travaille avec lui.

Vous avez fait de nombreuses productions avec lui…

Le Roberto Devereux du Metropolitan est l’un des moments forts de ma carrière. Nous avons travaillé sur Trovatore à Chicago, puis au Met et à San Francisco, Norma au Met, Rusalka, Devereux, Chenier et nous avons des nouvelles productions de Macbeth et Medea à venir.

Avez-vous prévu de chanter à nouveau le rôle de Rusalka ?

Oui… pas loin d’ici et probablement avec Piotr Beczala

Je voulais aussi vous poser la question à propos d’un autre rôle : Adrienne Lecouvreur

C’est également prévu. C’est un beau rôle qui, de surcroit, n’est pas aussi difficile que celui d’Aïda, par exemple. Il n’y a pas de contre-ut piano… (rires).
Je dois préciser que j’atteins désormais un niveau de ma carrière où je souhaite travailler moins dur et me poser moins de défis. Le temps est venu de profiter de la vie et d’aborder des rôles moins difficiles vocalement que le bel canto ou Aïda. Je souhaite notamment chanter des rôles comme Tosca qui sont plus faciles pour moi, ou encore Adrienne. C’est un beau rôle dramatique, un beau personnage.

The screaming divas

Et il y a une production de David Mc Vicar !

Oui ! (rires)
Enfin, il y a aussi d’autres beaux rôles véristes comme Siberia. Mais il n’y a pas assez de temps pour toute cette musique… d’autant que je m’occupe aussi de notre programme « The screaming divas » sur YouTube…

Ce sont des interviews ?

Oui, absolument ! Nous en avons déjà réalisé plus de 60 ! Avec des invités formidables : Alexander Neef, l’actrice Kate Walsh, William Friedkin le réalisateur de l’Exorciste qui a remporté des Oscars, et les chanteurs Bryn Terfel, des chefs, des metteurs en scène… Donald Runnicles, David Mc Vicar… Nous sommes sollicitées pour de nombreuses interviews. Et nous avons en tête un concept de « screaming divas concerts series ».

Voilà qui est très intéressant, car normalement, c’est vous que nous interviewons et là, vous jouez le rôle de l’intervieweuse.

Cela a démarré d’une idée avec ma meilleure amie, Keri Alkema, qui est également soprano. Lorsque la pandémie a démarré, nous étions, toutes les deux, vraiment perdues et nous échangions chaque jour au téléphone. Nous riions et cela nous permettait vraiment de nous sentir mieux. Et nous nous disions que nos collègues devaient ressentir la même chose.
Nous avons donc imaginé ce nom de « screaming divas », en référence aux photos qui nous montraient en train de rire aux éclats.
Nous avons ainsi décidé de discuter avec des amis proches comme Alexander Neef, Piotr Beczala, Bryn Terfel, Susan Graham. Et, grâce à ces échanges, non seulement nous nous sentions mieux, mais, eux aussi, se sentaient mieux. Et alors que je connais certains d’entre eux depuis 25 ans, je me suis aperçue que nous apprenions beaucoup sur eux. Nous nous sommes dit « Si nous apprenons des choses sur eux, cela va aussi être intéressant pour les autres ».
Ce fut également une grande phase d’apprentissage pour nous, car nous sommes chanteuses et travailler sur les réseaux sociaux, éditer des vidéos, ce n’est pas notre monde. … Tout cela a grandi et nous avons désormais des milliers de followers sur YouTube.

Quelle bonne idée d’avoir concrétisé cette idée !

Nous sommes dans une belle dynamique. En avril, cela fera un an que nous faisons ces vidéos et cela prend encore de l’importance. Nous avons quatre interviews cette semaine et trois la semaine prochaine.

« Le répertoire français n’est pas adapté à ma voix »

Nous allons donc inciter les Français à aller voir le programme sur YouTube !
ll y a un répertoire que nous n’avons pas abordé, c’est l’opéra français…

C’est un répertoire qui n’est guère adapté à une voix large comme la mienne. Certes, je pourrais m’imaginer dans La juive, dans Thaïs, dans des rôles pour soprano Falcon, dans Les Troyens pourquoi pas ?…
J’ai interprété peu de rôles français : il y a eu Antonia dans Les Contes d’Hoffmann au Met. J’ai également chanté Micaela. Et ce fut terrible ! (rires) Ce personnage, ce n’est absolument pas moi ! Je ne suis pas cette petite femme douce… Ce fut comme une Micaela « héroïque » ! Béatrice Uria-Monzon interprétait Carmen, et lorsque que j’ai ouvert la bouche la première fois, je me dis qu’elle a dû penser « Oh mon Dieu ! » (rires)
Il y a 21 ans, j’ai également interprété Marguerite de Faust pour mes débuts à l’Opéra de Paris, puis Les Vêpres Siciliennes, encore à Paris, dans la mise en scène d’Andrei Serban.
Voilà, on peut résumer ma carrière en français à ces quatre rôles. Mais je le répète, ces rôles ne correspondent pas vraiment à ma voix. Ils sont plus destinés aux sopranos lyriques ou à des sopranos d’agilité comme Lisette Oropesa. Mais qui sait ?
Ah si ! J’ai oublié, j’ai également incarné Roxane dans Cyrano de Bergerac en français. C’est un rôle proche du vérisme et c’était agréable.

Parlons un peu des mois qui viennent.

Dans deux semaines, je vais à Malte pour l’enregistrement d’airs sacrés et du Requiem de Verdi. En attendant, j’étudie les partition ici, car il aurait été compliqué de rentrer au Canada avec le système de quarantaine. Je rentrerai néanmoins à la maison après Malte.
Puis, je reviens en Europe, d’abord à Bilbao pour un récital, puis à Barcelone pour le concert des trois Reines. Je serai ensuite à Madrid pour une nouvelle production de Tosca (en fait une production qui vient de Barcelone) avec Jonas Kaufmann.

L’Espagne puis l’Amérique du Nord ?

C’est une suite très espagnole alors…

Parce qu’en Espagne, les salles sont ouvertes !
Pour le Ballo in maschera que j’ai chanté à Madrid à la rentrée, avec du public, tout a été si professionnel ! Je me demande vraiment pourquoi, s’ils peuvent le faire, ce n’est pas le cas ailleurs ?

C’est un débat qui existe… notamment en France.

J’ai vu qu’il y a actuellement des mouvements de protestation…

Oui, en ce moment, il y a des occupations de théâtres par des artistes qui disent « Nous avons besoin de travailler ! »

Je suis forcément d’accord ! Comment comprendre qu’une salle comme l’Opéra Bastille, avec une distanciation sociale tout à fait possible, ne peut pas donner de représentations. Alexander Neef a clarifié cela pour moi d’une certaine façon, en me disant que si l’on en rouvre un, il faut tous les rouvrir.

Après ce passage européen, votre début de saison sera plus américain…

Ma saison 2021-2022 débute à Chicago avec la nouvelle production de Macbeth qui sera normalement suivie par Tosca au MET. Mais l’automne aux États-Unis est encore empli d’incertitudes. Quand je pense que j’étais supposée être actuellement à Toronto pour Traviata… J’espère vraiment retourner sur scène la saison prochaine… J’espère que la situation va se débloquer et que nous allons pouvoir, de nouveau, avancer. J’espère, notamment, que bon nombre de personnes auront été vaccinées et que, de ce fait, elles pourront voyager avec leur passeport vaccinal.

Nous croisons les doigts très fort pour ça ! À bientôt, Sondra, pour tous ces beaux rôles… sur scène avec du public !

Visuels : © Michael Cooper

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Paul Fourier

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