![[Critique] Splendide “Pénélope” à l’Opéra du Rhin](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2015/10/Pénélope-51-682x1024.jpg)
[Critique] Splendide “Pénélope” à l’Opéra du Rhin
La “Pénélope” que proposent en ce moment Patrick Davin et Olivier Py à l’Opéra National du Rhin se caractérise par sa sobriété, mais ne manque pas de panache. A voir !
Comme il l’avait fait pour l’Alceste de Gluck, Olivier Py a imaginé, en connivence avec son décorateur et costumier Pierre-André Weitz, une mise en scène entièrement en noir et blanc, suivant une symbolique des couleurs simple mais efficace : le noir symbolise le deuil ou le mal, le blanc l’innocence ou le bien.
Dans cet écrin dénué de pompe mais non sans grandeur et un certain sens du spectaculaire – il faut la voir cette forteresse immense qui figure la demeure d’Ulysse -, les sentiments sont exacerbés. L’opéra joue efficacement sur la notion d’urgence – il y a bien urgence, puisque les prétendants, à bout de patience, acculent Pénélope, découvrent la supercherie de la tapisserie (dont la fin est censée coïncider avec les nouvelles noces de Pénélope, mais celle-ci défait la nuit ce qu’elle fait le jour) et veulent la forcer à se décider.
La manière qu’a Py de raconter cette histoire semble bien la bonne : simple, forte et dépourvue de fioritures, elle s’accorde parfaitement avec la partition de Fauré fidèlement dirigée par Patrick Davin. Les tableaux intimistes – de par les incarnations au diapason des chanteurs principaux, dont notamment Anna Caterina Antonacci dans le rôle de Pénélope et Marc Laho dans celui d’Ulysse – satisfont autant que les puissants tableaux de groupe – parmi ceux-là en particulier celui, final, où les gens d’Ulysse saluent son retour.
Crédit photos : Klara Beck