Depuis que je suis né, les mémoires à hauteur d’enfant de David Lescot
Le metteur en scène David Lescot continue d’explorer les moyens de transmettre des récits aux enfants. Avec sa dernière pièce, il va plus loin en montrant qu’il ne faut pas être vieux pour écrire ses mémoires…
Louise Guillaume nous attend ce matin dans la petite salle de l’Espace Cardin. Le théâtre de la Ville bouillonne ce vendredi 17 février. Il y a dans l’autre salle la très belle pièce de danse de Mélanie Perrier, Et se tenir par la main, et donc, en même temps, une autre belle pièce, mais de théâtre cette fois, celle de David Lescot, Depuis que je suis né. Louise Guillaume nous reçoit dans sa chambre. Elle est un petit garçon de six ans, Sami qui a beaucoup de choses à nous raconter.
Comme toujours chez Lescot, la scénographie est un coffre aux trésors. Des palettes de bois cachent des cases pour ranger les nombreux camions rouges de Sami. L’espace de scène est très chargé. Il y a des jouets, des poupées, un lit comme une cabane et des jolies lumières.
Un jour, Sami rend visite à sa mamie et il apprend qu’elle est en train d’écrire ses mémoires. Ni une, ni deux le petit gars s’y colle. Cela tombe bien, il vient de commencer à apprendre à lire, et “lire et écrire c’est pareil non ?”‘.
Dans son jeu et surtout dans sa voix caméléon, Louise est toutes les personnes dont Sami veut nous parler. Cela va de ses parents à sa grand-mère en passant par lui-même quand il était dans le ventre de sa mère ou bien à la crèche.
Les parents le savent, la vie d’un bébé est intense en émotions, et celle d’un jeune enfant aussi. Lescot nous éclate de rire en se moquant ouvertement des adultes perçus comme bien bêtes par les enfants.
Chaque étape de vie est essentielle et elle est propice à des envolées lyriques, dramatiques et tordantes. On parle de naitre, boire du lait, avoir une étiquette qui gratte, ne pas vouloir aller à la crèche, ne pas vouloir quitter la crèche… la vie quoi !
C’est un grand spectacle tout public à partir de 6 ans qui explore une nouvelle fois les modulations de la voix et la façon de faire autrement de la musique. Il interroge les premiers moments où l’on réalise que certaines choses ne reviendront plus jamais, et cela, il vaut mieux en rire sinon on va se mettre à pleurer.
Depuis que je suis né, jusqu’au 26 février au Théâtre de la Ville-Espace Cardin
Visuel :© Jean-Marc Lobbe
