
Violet sous acides au Festival d’Automne
Le festival d’Automne accueille deux spectacles de la chorégraphe américaine Meg Stuart. Après The Fault Lines présenté à la Ménagerie de Verre, c’est au tour du centre Georges Pompidou de se faire envahir par “Violet”, un trip dansé comme une attirante overdose.
Ils sont cinq danseurs et un musicien, Brendan Dougherty. On cherche le violet, absent. Pourquoi ce titre, pourquoi pas plutôt. Meg Stuart voulait une couleur qui sonne bien. Il faut dire, le violet appelle l’ultra et c’est bien la puissance qui sort ici des corps.
Tout commence par une montée. Ils sont alignés, l’époustouflant Alexander Baczynski-Jenkins commence à bouger les bras, le reste du corps et le regard eux restent fixes. Il frise la contorsion. Dans une diffusion imperceptible, les autres commencent à se mouvoir, chacun est déjà dans sa bulle. Les mouvements répétitifs et obsédants commencent en même temps que la musique devient de plus en plus présente, jusqu’à l’étourdissement.
C’est dans un vacarme de tous les diables que la bande des cinq peut libérer les pieds du sol et évoluer sur le reste du plateau dans des mouvements assumés de transe absolument speed pour eux et hypnotique pour nous.
L’ambiance est celle d’une rave party dans les années 90. Ces êtres sont ensemble mais ils sont absolument seuls. Leurs corps sont sur terre mais leurs esprits sont ailleurs. La tension redescendra avant de nous surprendre à nouveau, l’occasion d’un regroupement apaisant et nécessaire, telle une vague qui engloutit tout sur son passage , les danseurs au sol s’amalgament dans un geste proche de l’esprit de Charmatz.
Inspirée par l’air du temps qui laisse flotter un vent radical sur la danse contemporaine, Meg Stuart livre un spectacle sans concession, hyper abstrait en même temps résonant en chacun. Puissant.
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