Carton jaune pour Rachid Ouramdane
« Surface de réparation », créé en 2007 au Théâtre de Gennevilliers est repris cette semaine au Centre Pompidou dans le cadre de la création prochaine d’un Espace Ado où Rachid Ouramdane interviendra sous forme d’ateliers.
Avec « Surface de réparation » le chorégraphe Rachid Ouramdane s’est intéressé au phénomène du sport-spectacle et son impact médiatique, notamment sur les adolescents. Ce sont ces derniers qu’il met en scène, et surtout à eux que ce spectacle, plus documentaire qu’artistique, s’adresse. Rachid Ouramdane aime mettre de « vraies gens » sur scène. Au dernier festival d’Avignon, le chorégraphe avait pris pour point de départ d’authentiques témoignages de torture. Le sujet est ici évidemment plus léger, même si le chorégraphe « pense important de se pencher sur la relation que les jeunes entretiennent avec ces images sportives de plus en plus médiatisées et de réfléchir avec eux (…) aux modèles qu’on leur propose. » Cette importance ne nous avait pas frappés de la même façon, mais enfin, reconnaissons qu’il est honorable de s’attaquer à un sujet qui n’a a priori qu’un intérêt scénique limité.
Un mélange de vidéo et de « performance » donc, met à l’honneur une dizaine de petits sportifs recrutés dans divers clubs de Gennevilliers, alternant témoignages filmés – pas toujours très compréhensibles – et démonstrations stylisées de leurs disciplines respectives. Les adolescents sont touchants, le point de vue est parfois original – notamment la séquence où les deux seules représentantes féminines de l’équipe évoquent leur expérience du rugby -, mais l’ensemble, catalogue de pratiques amateur sans réelle réflexion autour de toutes ces fameuses questions soulevées par le chorégraphe, manque quelque peu d’intérêt. L’aspect humain du documentaire d’Ouramdane est plutôt réussi, mais si « Surface de réparation » offre quelques jolis moments, son sujet ne se suffit pas à lui-même pour soutenir l’attention durant plus d’une heure. On ne peut s’empêcher de penser que Rachid Ouramdane a eu une bien drôle d’idée, dont le résultat n’est pas franchement convaincant.
« Surface de réparation », du 25 au 27 février 2010 au Centre Pompidou (Grande Salle), Paris 4ème – Réservations : 01 44 78 12 33
Crédit seconde photo: (c) Patrick Imbert