Rap / Hip-Hop
Suzuya et son âme poétique : “Je ne m’y connaissais pas beaucoup en musique” (Interview)

Suzuya et son âme poétique : “Je ne m’y connaissais pas beaucoup en musique” (Interview)

10 July 2020 | PAR Kevin Sonsa-Kini

Rappeur dans la musique mais poète dans l’âme, Suzuya a commencé l’écriture simplement dans le but de poser ses sentiments sur feuille et de les partager ensuite  sur Instagram. Rapidement, ses textes mis en son sur son téléphone, ont suscité l’intérêt de ses abonnés. Hormis la poésie, Suzuya est sans doute un passionné de bande dessinée, la majorité de ses clips sont sous forme de mangas. 

Dans sa première interview accordée pour Toute la culture, le jeune artiste se confie sur ses chansons, ses projets notamment son futur album prévu pour cette année. 

Propos recueillis par Kevin Sonsa-Kini 

-Toute la culture : Il paraît que vous vous êtes lancé dans l’écriture par hasard, sans une idée derrière la tête ? 

Suzuya : C’est vrai qu’au début je voulais plus montrer mes poèmes sur Instagram. À la base, c’étaient plus des poèmes que de la musique même si les deux sont un peu liés. Puis au fil du temps, je me suis dit : pourquoi pas commencer dans la musique ? Du coup, je me suis mis à enregistrer un son juste avec mon portable. Je ne m’y connaissais pas beaucoup en musique. 

-Vous avez enregistré votre premier single “Mauvais rêve” avec votre téléphone et non en studio. Quels sont les retours que vous avez reçus de la part de vos abonnés sur Instagram ? 

Les retours venaient de gens qui avaient l’habitude d’entendre la poésie de ma part. Du coup, ils ont apprécié le côté poétique. Et après j’ai eu plusieurs critiques constructives qui me disaient d’améliorer la qualité. J’en étais conscient mais c’est juste que je ne pouvais pas le faire tout de suite. Mais sinon j’ai eu beaucoup de bienveillance. 

-On remarque que la majorité de vos clips sont sous forme de mangas. Pourquoi le manga ? Qu’est-ce que ça vous inspire ? 

Je trouve que le manga est un bon format pour retranscrire ce que j’évoque. Sachant que j’aime bien les animations, beaucoup de choses que j’évoque sont retranscrites. Et puis je trouve que ça passe bien en fond. 

-Quelles sont les thèmes que vous aimez aborder dans vos chansons ? 

La plupart du temps c’est l’amour sous plusieurs formes comme l’admiration, l’obsession, la frustration, l’amour pur… Je traite aussi de la violence sous plusieurs côtés différents. Et après un peu de tout. Dans des sons comme “Kraken”, je parle des anecdotes de la vie et c’est tout. 

Dans les chansons comme “Dis-moi que tu me détestes”, “Tristesse” ou encore “Mes jours préférés sont les jours de pluie”, il en ressort un côté assez sombre. Mais paradoxalement, vous ne voulez pas livrer un message de pessimisme…

Non ce n’est pas le but. Moi ce que je veux dire c’est que, même si l’on passe par des sentiments noirs ou néfastes, on peut en faire quelque chose de bien avec de la musique. Je sais qu’en faisant de la musique avec ces sentiments, ça va permettre aux gens de se dire qu’ils ne sont pas les seuls à ressentir ça et ça les aidera à aller de l’avant. 

-Vous vous définiriez plus comme un rappeur ou un poète dans le sens où vous avez toujours été un passionné de poésie ? 

Je dirais plus un poète mais en même temps musicien. Poète c’est un bien grand mot mais j’écris des poèmes et c’est grâce à cela que j’ai commencé la musique. 

-Vous avez sorti un titre qui s’intitule “Hôpital”. Qu’avez-vous voulu raconter à travers cette chanson ?

Dans “Hôpital”, je raconte des souffrances comme l’amour impossible. Le but n’est pas retranscrire quelque chose de pessimiste mais c’est plutôt un dialogue entre moi et moi. C’est-à-dire entre la phase pessimiste et la phase violente de l’autre personne qui lui explique qu’il ne faut pas être pessimiste. 

-Dans cette chanson, il y a un passage où vous dites : “J’aimerais pas me voir partir”. C’est une allusion à la mort ou pas du tout ?

Non. En gros, c’est quand la personne optimiste dans le dialogue n’a pas envie de partir et ne veut pas que la personne pessimiste prenne le dessus. 

-Vous préparez un premier album qui va sortir d’ici la fin de l’année 2020. Pouvez-vous en dire plus ?

J’évoque de nouveaux sujets qui me tenaient déjà à cœur mais je ne savais pas comment bien les évoquer. Il y a plus de sujets abordés que dans les singles précédents, des nouvelles choses que je n’ai jamais retranscrit en musique. Je vais tester aussi des nouvelles formes de musicalités sans trop m’éloigner de ce que je fais. 

-Pensez-vous avoir été d’une certaine manière, un autodidacte ?

Oui complètement. Après quand tu vas en studio, les gens qui travaillent te conseillent notamment sur l’articulation, sur le fait de faire des grands mouvements de bouche. Du coup ça m’a aidé car je n’y avais pas pensé tout seul. J’ai été aidé par les membres du studio mais dans une grande majorité et en toute modestie, j’ai été autodidacte. J’ai appris en pratiquant. 

-Vous pensez être parti pour une longue carrière ?  

Je vais tout faire pour et je vais continuer à travailler mes musiques, à faire mes sons avec passion et amour. Après ce n’est pas moi qui décide par rapport à ça. Je peux juste influencer en faisant du bon travail et m’adaptant là-dedans. 

Visuels : © Manuel Harrau 

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Kevin Sonsa-Kini

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