[Chronique] Cats On Trees, un album qui fait ronronner de plaisir
Depuis quelques mois, de belles mélodies animent l’univers de la chanson française avec une fraicheur inattendue. Les auteurs de cette envolée mélancolique sont les Cats on Trees. Ils signent avec leur premier album éponyme la concrétisation charmante du projet de longue date de deux amis.
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Porté à bout de bras par ces deux amies et le label Tôt ou Tard, l’album reflète trois années de travaux et de rencontres. Il souligne également la complicité de ses auteurs et la prise de confiance de Nina en sa voix, qui enveloppe littéralement les chansons d’une volupté sensuelle et envoutante.
Cats On Trees fait partie de ces groupes qui sortent de nulle part mais qui, à force de travail et surtout de beaucoup de plaisir et de sincérité, arrivent à se démarquer avec délicatesse. Jugez plutôt, lauréat des « découvertes » de l’édition 2010 du Printemps de Bourges, et récemment nominé aux victoires de la musique 2014, catégorie « Album révélation de l’année ».
Derrière son apparente timidité, Nina Goern anime l’âme de ce groupe avec une voix légère et profonde qui vous transporte dans son univers. Sans jamais forcer sur les notes, elle arrive à initier une douceur en totale harmonie avec ses chansons. Sa performance au piano est, somme toute, à l’image du groupe. Simple mais efficace, dans une constante recherche d’émotion.
Yohan Hennequin, représente, pour sa part, la colonne vertébrale du groupe tant il apporte une rythmique très pop/folk aux chansons. Comme pour Nina, son style est léger, sans fioriture, parfaitement accordé avec les émotions qu’inspirent ses compositions. En plus de ses talents de batteur, il accompagne également Nina aux chœurs, apportant encore plus de profondeur à leurs expériences musicales.
Les chansons sont, pour la plupart, de très belles ballades emplies d’un profond sentiment de sincérité. Sirens Call regroupe l’essence que le groupe a voulu mettre en avant. Du début à la fin de la chanson, Nina et Yohan arrivent à nous transporter ailleurs, dans la représentation sonore de leur environnement très mélancolique. Jimmy, pour sa part, fait penser à Pretty Baby de Vanessa Carlton dans la structure de la chanson et de la voix de Nina. En poussant sa voix dans les aigus, elle révèle ici une aptitude à proposer un timbre d’adolescente qui peut plaire. Who you are fait ressentir avec merveille la nostalgie du fameux Vienna, du groupe The fray, alors que You win amène à penser à Sarah Slean, avec ce côté très mélodieux. L’interprétation de Walking on the line rappelle Les amants du même jour d’Emily Simon dans l’élévation de la voix de Nina. Enfin, avec un rift de piano très envolé et un chant aéré, Flowers est sans doute la plus belle représentation de l’esprit de Cats on Trees. D’autres chansons comme Tikiboy, Too much et Wichita sont un peu plus énergiques et sautillantes. Elles apportent à l’ensemble une petite touche de joyeuseté et d’innocence bienvenues dans ce voyage somme toute très romantique.
Ce qui est tout de suite remarquable avec Cats on Trees , c’est la richesse de leurs compositions. Des chansons qui nous emportent avec une extrême volupté, grâce à une batterie, un piano, quelques cordes et une voix savamment arrangée. Une relative simplicité parfaitement orchestrée semble être la marque de fabrique de ce groupe unique. Il n’est alors pas possible de les écouter sans penser au groupe Cocoon qui joue également sur cette relative simplicité mélancolique.
Cats on trees, sans jamais atteindre des superlatifs ou utiliser des artifices pour proposer des chansons « vraies », donne un plaisir émotionnel et nostalgique instantané. Si vous recherchez des ballades fraiches et joyeuses avec une touche sensible, Cats on Trees est fait pour vous. Un groupe qui est assurément à suivre de près.
Informations pratiques :
Cats on trees, album Cats on trees, Site officiel
Visuel : couverture du CD