Musique

Opéra de Paris, deux Verdi majeurs pour la saison 2013 / 2014

27 February 2013 | PAR Christophe Candoni

Alors que l’Opéra national de Paris boucle le premier Ring de l’histoire de la Bastille et présentera en juin prochain pour la première fois depuis 60 ans les quatre parties de L’anneau du Nibelungen à la suite lors d’un  « Festival Ring » à l’occasion de l’année Wagner, l’opéra italien sera particulièrement à la fête pour la saison 2013/2014 (l’avant-dernière du directeur actuel Nicolas Joel) dévoilée hier.

Première des huit nouvelles productions annoncées pour la saison prochaine, l’Alceste de Gluck réunira au Palais Garnier Sophie Koch dans le rôle-titre et Roberto Alagna dans celui d’Admète sous la baguette du chef Marc Minkowski. La mise en scène sera assurée par Olivier Py qui, fait assez inédit et plutôt surprenant, embraiera avec la mise en scène d’Aïda de Verdi qui sera joué pour la première fois à l’Opéra Bastille. Sans craindre le surmenage, le futur directeur du festival d’Avignon montera aussi le Dialogue des carmélites de Poulenc au Théâtre des Champs-Elysées.

Suivront pour les nouvelles productions en langue italienne Les Puritains de Bellini monté par Laurent Pelly, l’entrée au répertoire de La Fanciulla del West dans la production de Nikolaus Lehnhoff créée au Nederlandse Opera,  pour laquelle la grande Nina Stemme  succédera à Eva-Maria Westbroek qui chantait le rôle à Amsterdam. Une Traviata sera confiée à Benoît Jacquot dont le beau Werther est également repris. Le réalisateur des Adieux à la Reine signera avec la plus populaire des œuvres de Verdi sa deuxième mise en scène d’opéra. C’est Diana Damrau qui fera ses débuts à l‘Opéra de Paris dans le rôle de Violetta après l’avoir chanté à la Scala de Milan en décembre prochain. Enfin, Robert Wilson fera découvrir sa vision du Couronnement de Poppée en fin de saison. Très présent l’année prochaine avec deux reprises (Alcina dirigé par Christophe Rousset et Les Capulets et les Montaigus), Robert Carsen assurera aussi les mises en scène de La Flûte enchantée et d’Elektra. Ces deux nouvelles productions seront dirigées par Philippe Jourdan.

Deux productions majeurs héritées de l’ère Mortier que sont la sensationnelle mise en scène de Warlikowski de L’Affaire Makropoulos (l’opéra de Janacek est la proposition la plus contemporaine de la saison) et l’historique car pionnière mise en scène de Tristan et Isolde de Wagner par Peter Sellars en collaboration avec le vidéaste Bill Viola, retrouvent l’affiche de l ‘Opéra de Paris. Les autres reprises (les Puccini de Wilson et Miller, La Clémence de Titus de Decker, le  Cosi fan tutte de Toffolutti…) sont  des spectacles plus anciens et plus consensuels déjà beaucoup vus.

Les castings réunissent des stars comme la diva Angela Gheorghiu qu’on n’osait plus espérer voir à Paris. Elle est attendue dans un de ses plus grands rôles, Mimi dans La Bohème, si elle n’annule pas d’ici là. Des talents confirmés et de jeunes chanteurs se partageront l’affiche à l’image de Patrizia Ciofi et Sonya Yoncheva aux côtés de Vittorio Grigolo et Ludovic Tézier dans la formidable et pourtant très controversée mise en scène de Andreï Serban de Lucia di Lammermoor en ouverture de saison. Stéphanie d’Oustrac, Dmitry Korchak, Waltraud Meier, Violeta Urmana, Karine Deshayes, Evgeny, Nikitin, Pavol Breslik, Julia Kleiter, Sabine Devieilhe, Saimir Pirgu, Ildebrando d’Arcangelo, Charles Castronovo, Yann Beuron, Anita Hartig, Piotr Beczala, Marius Kwiecien, Sandrine Piau tiendront entre autres les rôles phares de la saison prochaine.

La saison du ballet sera marquée par les départs à la retraite d’Agnès Letestu dans La Dame aux camélias de Neumeier, d’Isabelle Ciaravola dans Onéguine de Cranko et de Nicolas Le Riche qui dansera pour son dernier ballet Notre-Dame de Paris de Roland Petit avant une soirée exceptionnelle qui lui sera consacrée. Dans une saison où pourront se côtoyer Balanchine, Noureev (dont le ballet La Belle au bois dormant fait son retour après une dizaine d’années), Kylian, Brown et Preljocaj (reprise du Parc), la création de Daphnis et Chloé sera à l’évidence très attendue puisque Benjamin Millepied, nouveau directeur du ballet de l’opéra, en assurera la chorégraphie.

 

 

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Christophe Candoni
Christophe est né le 10 mai 1986. Lors de ses études de lettres modernes pendant cinq ans à l’Université d’Amiens, il a validé deux mémoires sur le théâtre de Bernard-Marie Koltès et de Paul Claudel. Actuellement, Christophe Candoni s'apprête à présenter un nouveau master dans les études théâtrales à la Sorbonne Nouvelle (Paris III). Spectateur enthousiaste, curieux et critique, il s’intéresse particulièrement à la mise en scène contemporaine européenne (Warlikowski, Ostermeier…), au théâtre classique et contemporain, au jeu de l’acteur. Il a fait de la musique (pratique le violon) et du théâtre amateur. Ses goûts le portent vers la littérature, l’opéra, et l’Italie.

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