
Nicolas Maury « La Porcelaine de Limoges : un album poétique au lyrisme limpide et lumineux.
Nicolas Maury, qu’on l’a découvert il y a plus de dix ans au théâtre puis en Hervé, agent de star dans la série « Dix pour cent, troque la caméra contre un micro. Ces jours ci, il publie “La Porcelaine de Limoges” un premier album très réussi.
Pour son premier album, Nicolas Maury nous embarque pour un voyage pop orchestral dans la grande tradition de la variété des 70’s. Comme dans son premier long métrage Garçon chiffon, le comédien réalisateur explore les méandres du spleen au travers d’un mélange de sonorités riches et subtiles. Olivier Marguerit-qui signe ici paroles et musiques- a pour lui ce sens inné et évident pour la composition. Le résultat c’est une pop intime et raffinée, un ensemble de mélodies limpides aux arrangements ourlés, le tout interprété avec grand soin pour les parties vocales. On y découvre des ballades touchantes à la manière de Michel Berger, William Sheller ou Florent Marchet, de savoureuses ritournelles telles « Prémices », « Blouson noir », « Paris » ou « Où un baiser». De bout en bout, les titres sont de véritables accroche-cœurs, un mélange heureux entre ambiance feutrée et profonde mélancolie. Sur « Porcelaine de Limoges » le titre qui donne son nom à l’album, les arpèges cristallins et discrets soulignent la voix claire, vibrante d’émotion et de spleen. On ressent une à fleur de peau sur « A ma fenêtre le matin» qui précède « Tout », l’une des plus belles chansons de l’album. Cet opus a aussi des airs de fête avec des titres dansants comme « Gentleman » ou « Avec lui » aux arrangements disco 80’s que ne renieraient pas Clara Luciani ou Juliette Armanet. Dans « Vers les falaises », Nicolas Maury chante l’espoir et les rendez-vous, le spleen des jours sans, les larmes, tout ce qu’on ne dit pas, les rendez-vous manqués, les souvenirs, les jeux amoureux, l’ombre des absents, les faux semblants, les mensonges, les trahisons, les omissions, les envies charnelles, les baisers fougueux, les souvenirs heureux et les sentiments ambigus. A travers ces 14 chansons aux orchestrations parfois proches des grandes comédies musicales, les arrangements nous entraiement dans une ivresse qui nous fait tourner la tête, réveille nos sens par de délicats parfums « Désirs en fuite ». Les textes, intenses, mettent en relief la force et la douleur des sentiments d’Olivier Marguerit. Hâte de voir à quoi ressemble en live ce bel univers, le 31 mars, au Café de la Danse.
Visuel : pochette