Musique
Live Report Jazz à Saint-Germain : Moutin Reunion Quartet (23/05/11)

Live Report Jazz à Saint-Germain : Moutin Reunion Quartet (23/05/11)

01 June 2011 | PAR Neil Saidi

Lundi 23 mai à la Maison des cultures du Monde a eu lieu le concert du Moutin Reunion Quartet composé des deux frères Moutin ainsi que du saxophoniste Rick Margitza et du pianiste Pierre-Alain Goualch.

 

Pour ceux qui ne les connaissent pas encore, François et Louis Moutin sont des frères jumeaux, François est contrebassiste et Louis est batteur. Ils nous racontent pendant le concert que la musique fait partie de leur vie depuis leur petite enfance. En plus de jouer aux legos ou de draguer les filles, ce qu’aimaient par dessus tout les deux frères était de se retrouver tous les deux pour partager des moments de musique. François jouait à l’époque de la guitare et Louis du piano. Depuis, ils ne se sont jamais arrêtés. Pendant le concert ils se font beaucoup de compliments, c’est très touchant, François dit de Louis qu’en plus d’être un bon batteur c’est un excellent musicien, ce qui n’a pas manqué de faire rire le public. A leurs côtés donc, le saxophoniste américain Rick Markitza, qui a étudié le saxophone auprès des géants que sont Sonny Stitt, Michael Brecker ou Dave Liebman et joué aux côtés de musiciens tels que Miles Davis, McCoy Tyner, Tony Williams, Chick Corea, Dave Douglas ou encore Martial Solal. Enfin, le pianiste français Pierre-Alain Goualch, avec déjà sept albums à son actif en tant que leader et de nombreuses collaborations en tant que sideman avec, par exemple, André Cecarelli, Randy Brecker, Bob Mintzer, Stéphane Belmondo et bien d’autres.

 

Apparemment quelques problèmes de retour gênent le saxophoniste qu’on voit faire des signes à l’ingénieur du son pendant le premier morceau, ce qui ne l’a pas empêché de retrouver sa concentration et n’a rien enlevé à l’expressivité et l’engagement de son jeu. On sent des années de métiers. C’est un jazz frais et émouvant que nous propose le quartet. Après les deux premiers morceaux, les frères Moutin prennent la parole pour présenter les musiciens et chauffer un peu la salle. Ils nous racontent quelques anecdotes sur leur enfance puis nous parlent d’une de leur récente découverte concernant le célèbre bassiste Jaco Pastorius. Jaco Pastorius a eu deux enfants, deux jumeaux, qui sont devenus musiciens, l’un contrebassiste et l’autre batteur. Les frères Moutin ont donc souhaité les rencontrer, ce qu’ils ont fait. Le quartet nous joue donc une composition de François dédiée à Jaco Pastorius, intitulée « Blessed and Cursed ». La contrebasse introduit la pièce et énonce le thème accompagnée par la batterie aux balais, puis entrent le saxophone et le piano. On sent vraiment la complicité des deux frères, ils se regardent, se sourient, ils se connaissent par coeur mais cherchent à se surprendre. Rick Margitza fait chanter son instrument, il s’envole vers le registre suraigu avec aisance, tout en gardant une posture très droite, les deux pieds bien ancrés dans le sol tels deux arbres enracinés profondément que même la plus puissante des tempêtes ne parviendrait à faire flancher. Pour le morceau suivant Pierre-Alain Goualch et Rick Margitza quittent la scène. Les frères Moutin souhaitent partager un moment d’intimité gémellaire avec le public en nous jouant “Eronel” en duo, un thème de Thelonious Monk. Un arrangement très écrit avec beaucoup d’homorythmies et d’alternances entre binaire et ternaire. Louis lâche ses baguettes et joue directement avec les mains. Ils s’amusent comme des petits fous, on les voit et on les entend se marrer. Génial ! Rick Margitza et Pierre-Alain Goualch reviennent sur scène à la fin du morceau et le quartet redémarre derechef. Après l’énonciation du thème, piano et contrebasse cessent de faire vibrer leurs cordes pour laisser Rick Margitza développer son solo en dialogue avec Louis Moutin. C’est beau, c’est aérien, on pourrait les écouter pendant des heures. Plus tard dans le morceau, Pierre-Alain Goualch cite pendant son solo un thème de Parker “Au Privave”, les trois autres musiciens lui lancent un sourire dans la seconde qui suit. Cela s’est vu sur scène et cela s’est entendu dans leur musique, les musiciens ont pris beaucoup de plaisir ce soir, tout comme le public qui en a redemandé !

 

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Neil Saidi

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