(Live Report) Debout Sur Le Zinc, standing ovation au Zénith (28/01/12)
Non, vous n’avez pas de problème d’alcool et vous ne risquez pas de vous faire jeter du bar si vous écoutez Debout Sur Le Zinc. Vous êtes simplement adepte du swing, des chansons d’amour mi-idéalistes mi-ironiques, des instruments insolites et de la poésie de café-concert. C’est pour cela que vous méritez de voir au moins un concert de ce groupe passionnant et passionné, ne serait-ce qu’à travers ce compte-rendu.
Le Zénith a étrangement l’air sous-peuplé. C’est vrai, trois quarts seulement des 6300 sièges et places de la fosse sont comblées. Debout Sur Le Zinc n’a pas encore connu de succès planétaire. Pourtant, avec 7 excellents albums, le groupe phare de la Nouvelle Scène Française, alliant jazz-musette, ska, rock, klezmer et textes raffinés, les 7 auteurs-compositeurs-interprètes se délectent de chacune de leurs apparitions en concert, qui se déroulent inévitablement de maière quasi-parfaite.
En première partie, Jali, jeune chanteur/guitariste belge dont la voix n’a rien à envier à Corneille ou Ben l’Oncle Soul, et dont les textes sont aussi recherchés que ceux de Renan Luce, a communiqué suffisamment de bonne humeur et d’enthousiasme pour réchauffer une salle transie de froid, dont les spectateurs sont venus de toute la France pour acclamer ceux qui les habituent toujours à de telles bonnes surprises.
Il est vrai que tout le monde s’attendait à entendre les chansons du dernier album de Debout Sur Le Zinc, La Fuite en Avant (voir notre critique et notre interview), mais des classiques comme Les Moutons, La Déclaration, Te Promettre la Lune, Les Petites Envies de Meurtre et J’ai. Adeptes des ambiances tantôt calfeutrées et douces, tantôt dansantes et pleines de punch, faisant rimer accordéon avec violon, basse avec contrebasse et clavier avec xylophone (si, si), le groupe a maintenu son public dans un perpétuel état de ravissement et d’acharnement vocal, battant des mains en continu et scandant sans faiblir les paroles de ces chansons, si peu entraînantes en version studio comparées à leurs concerts.
Les instruments vous semblent-ils trop traditionnels, trop clichés ? Que dites-vous de la mandole et de la mandoline d’Olivier Sulpice, qui pour une fois pousse la chansonnette, rejoignant un Simon Mimoun déchaîné, un Christophe Bastien cynique et rauque, et un Romain Sassigneux à l’humour increvable ? Ou de l’apparition inopinée d’une vielle à roue donnant un caractère triste et médiéval à une chanson déjà imposante.
Vous ne savez pas danser ? Vous avez peur de vous ridiculiser ? Oubliez ces deux craintes. Debout Sur Le Zinc vous fait oublier le ridicule en vous enjoignant à chanter les chœurs de leurs chansons en faisant la danse du petit pois ! C’est très simple, joignez vos mains au-dessus de votre tête, puis ouvrez-les pour faire germer le petit pois ! Drôle, efficace, et surtout excellent pour la santé (même si c’est la bière qui coule à flots).
Et ce que l’on aime chez DSLZ, outre les chants, les danses et les musiques, ce sont leurs amis. Des amis fidèles, et tout aussi doués musicalement. Les joyeux lurons ont partagé leur scène avec Aldebert sur le plaidoyer anti-homophobe Homonyme, et Fredo des Ogres de Barback sur la chanson enfantine porteuse d’un message de tolérance Poil aux Yeux.
Ce concert était enchanteur. Généreux, acerbes, doux, désabusés ou partisans, Debout Sur Le Zinc nous a fait vivre un rêve à la française, chamarré de surréalismes et réaliste à la fois. Pourtant ce n’était pas un rêve, la douleur dans les épaules et les bras, la fatigue dans les jambes et les pieds sont bien réelles. A bientôt, assis derrière son ordinateur !
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