[Live-Report]: Daphné s’empare vraiment du répertoire de Barbara au Café de la Danse (17/12/2013)
Toute La Culture avait eu la chance de rencontrer Daphné autour de son CD-hommage “13 chansons pour Barbara” et de voir l’une des premières versions scéniques de ces reprises incroyablement réussies à Bruxelles. Hier soir, dans le cadre chaleureux du Café de la Danse, il nous a donc été possible de voir comment, en quinze jours et plusieurs concerts, le spectacle a pu évoluer.
Pas facile de se glisser dans le répertoire d’écorchée vive de Barbara. Pas facile de faire entendre ses mots si forts avec une autre voix. Et pourtant, en restant elle-même, avec sa voix d’elfe à temps fragile, nous avions montré comment Daphné évité l’écueil de la mimique pour rester elle-même, alors que les arrangements de son pianiste David Hadjadj respectent parfaitement ceux de Barbara.
Hier soir, le Café de la danse était une véritable épreuve du feu pour la chanteuse et ses musiciens. Face à un public de fans de Barbara, au moins deux fois plus âgé que d’habitude en ce lieu et qui avait donc l’âge d’avoir entendu en live les versions originelles des chansons, elle s’est néanmoins encore une fois sublimée en chanteuse irréprochable et en artiste absolument bouleversante. Suivant exactement le même parcours qu’à Bruxelles, intermèdes parlés et gestuelle compris, Daphné s’est néanmoins montrée encore plus à l’aise et détendue qu’il y a 15 jours. Pieds nus, robe violette, cheveux ramenés sur le côté et paillettes, elle a quitté la longue robe noire pour revenir à son style plus girlie et moins femme fatale. Si elle a encore eu besoin d’un petit support papier pour les paroles de “Joyeux Noël”, l’on sentait que Daphné était plus à l’aise avec les textes. Et aussi qu’elle a choisi son répertoire au sein de l’œuvre riche de la chanteuse.
Impeccable dans des chansons comme “Nantes” (en bis), “L’aigle noir”, ou “La Solitude”, Daphné est néanmoins restée sobre dans ces sommets de douleur chantée pour les adoucir. Et c’est dans des titres justement plus intimes, plus suaves, mois tragiques qu’elle a pu briller : “Parce que” (je t’aime)”, “Ma plus belle histoire d’amour”, un “Marienbad” plus Truffaut que Resnais, et un “Göttingen” réellement fraternel et comme lavé de toute la colère que Barbara y mettait, 50 ans après le “Traité de l’Elysée”. Après près de trois semaines de scène dans ce répertoire qui l’effrayait par sa gravité et près de six mois à vivre avec, Daphné a donc trouvé sa voie vers Barbara. Une relecture très fidèle et des paroles et de la musique mais une relecture vécue. Or la voix et toute la personnalité de Daphné confèrent à la musique de Barbara une douceur qui était là et que nous ne lui connaissions pas.
Parfaitement attentif du début à la fin, hésitant presque à applaudir quand Daphné entamait un titre particulièrement connu et se levant doucement en final, un peu comme abasourdi, le public de fans de la première heure de Barbara s’est laissé complétement convaincre et bouleverser par l’interprétation de Daphné. Un moment de musqieu très fort et un hommage tout simplement authentique.