Les Nuits Secrètes : Soir 1
Stuck in the sound qui assiste au concert de Kid bombardos, Hugh Coltman à celui de Minimal Western, Pete Doherty qui fait des autos tamponneuses, familles entières (de 7 à 77 ans) assistant au concert du rocker trash, et concerts gratuits des plus grandes stars du moment à quelques mètres d’une fête foraine, aperçu d’un festival assez particulier. L’originalité des nuits secrètes ? Rassembler le public le plus large possible, à prix réduit, dans une ambiance bon enfant pendant trois jours. Trois jours qui ont été l’occasion de courses effrénées d’un bout à l’autre de la ville pour rejoindre les différentes scènes et assister au plus de concerts possibles. Retour sur les meilleurs moments du festival.
Vendredi : après une installation rapide au camping (O les miracles de la tente 2 secondes…), le festivalier court assister aux premiers concerts de Yoyoyo Acapulco et Mahjong. Les plus chanceux, eux, courent attraper le bus magique pour assister au premier parcours secret. Le principe du parcours secret ? Si vous avez réservé votre place, vous avez l’occasion trois fois par jour de monter dans un bus aux vitres noires, direction inconnue pour assister à un concert privé. Vendredi, 19h, Sébastien Schuller a ouvert la valse des parcours secrets dans la chapelle d’Aymeries. Là, la particularité du festival est déjà palpable, sur la quarantaine de personnes présentes, comptez parmi eux des amateurs complets qui lisent la petite fiche de présentation de l’artiste en découvrant jusqu’à son nom et des aficionados qui pourraient vous raconter le parcours du chanteur de A à Z. Alors quand, tout en noir, caché sous sa casquette, Sébastien Schuller arrive¨discrètement et se présente « Je suis Sébastien Schuller » ou, un peu plus tard quand, rougissant, il prévient « je ne sais pas si vous connaissez un peu ma musique », imaginez toutes les réactions possibles : du hochement de tête gêné qui n’avoue qu’à moitié que 20 minutes auparavant, ce nom lui était encore inconnu, jusqu’au fan de la première heure, tressautant sur sa chaise, encore tout émoustillé de se retrouver à seulement 2 m de son idole. Compositions de son dernier album, mais aussi inédits, une messe assez particulière a été dite devant un public conquis par la timidité charmante de l’artiste et son talent indéniable. Il faut dire que devant les tonalités organiques (qui peuvent rappeler Arcade Fire par moments) et les élans vocaux un peu moins convaincants par instants, la prestation de Sebastien Schuller ne peut pas laisser indifférent.
20h30, retour en ville direction la grande scène où les jeunes bordelais de Kid Bombardos, beaucoup plus électriques que sur leur album, ont commencé à réveiller le public. C’est seulement quand ils annoncent un hommage à Stuck in the Sound, qui ont fait vibrer les derniers festivaliers sur la grande scène le soir même, que certains se retournent et… ah, tiens les membres du groupe sont au milieu du public, comme vous et moi.
Au Jardin, c’est Mocky qui étonne un public clairsemé. A moitié cachés sous leurs grands voiles blancs, Mocky et ses comparses se dévoilent peu à peu. Assister à tous les concerts est impossible, on décide alors d’écouter Mocky jusqu’au bout et d’arriver en retard au concert de The Do sur la grande scène.
Il faut dire que depuis deux ans ces derniers ont écumé les festivals, difficile donc de leur avoir échappé. Bonne surprise lorsqu’ils nous font découvrir des nouveaux morceaux, toujours aussi éclectiques, mais agaçant lorsqu’ils se la jouent rockstar et nous éblouissent avec leurs projecteurs et nous assourdissent avec leurs sons pré-enregistrés. Avec une qualité acoustique bien meilleure, les Do sont malheureusement beaucoup plus convaincants sur album qu’en live déchainé.
Afin d’avoir des bonnes places pour les Puppet Mastaz, on ne restera pas jusqu’au bout. Et plus de 3000 personnes avaient eu cette idée. La scène du Jardin est complète et elle ne désemplira pas jusqu’au départ de Mr Oizo. Adeptes ou non de hip hop, les Puppet Mastaz sont à ne pas rater, ne serait-ce que pour leur show. Ne vous attendez pas à voir un banal concert de gangsta rap sauce allemande mais plutôt un spectacle de marionnettes déchainées, qui vous racontent une histoire autant qu’elles vous font danser. L’on peut dire que le signal du départ des Nuits Secrètes a résolument été donné par Mr Maloke, Frogga ou Rino. Le public était alors fin prêt pour accueillir l’électro de Mr Oizo pendant plus de deux heures. Daft Punk, The Kills ou bien sûr « Vous êtes des animaux », le DJ et ses remixes n’ont pas déçu.
La suite des concerts, samedi et dimanche soir, ici.
Pauline Moullot