
La playlist catégoriquement Rock’n roll
Une semaine à bouger sa colonne vertébrale avec Grace Ives, Romero, Whitney K, Robert Stillman et Tobias Dray.
Loose — Grace Ives
Que le végétal rencontre l’animal et par là même la sauvagerie que traquent sans cesse les artistes de scène n’est pas toujours de bon aloi. En témoigne la difficile cohabitation de Grace avec quelques insectes pas très bienvenus qui retourne les incantations écoféministes en joli petit ras-le-bol rock’n roll. Bien envoyé.
Cherry Ocean — Robert Stillman
Sans doute le morceau de la semaine pour cette échappée belle en bordure de notre propos rock’n roll. Composition très sophistiquée qui ramène la musique traditionnelle américaine au sommet des avant-gardes, pour la transformer en quelque sorte la reprendre en main. Le résultat est tout en précision et grandeur, faussement minimaliste, faussement pop, faussement tout. Purement authentique.
Espada Primo — Tobias Dray
Suivez la ligne de basse, entre Prince et Beck, les années 1990 qui riaient encore du recul dont elles disposaient sur le patrimoine musical. Dray ramène tout ça de France, et de TikTok, noble et gracieux dans sa façon de citer sans piller. Rock’n roll is not dead.
While digging through the snow — Whitney K
On pense à Leonard Cohen qui aurait chiadé son petit chant en sifflements, y ajoutant ce que son lyrisme réclame. Ici tout concourt à conserver l’impulsion esthétique; voix, arrangement et harmonie travaillant cette même volonté de dégager la piste et de faire place à la lumière.
Turn it on — Romero
Un authentique plaisir coupable pour finir ; ce rêve toujours vivant consistant à imagier qu’une fille à l’ancienne peut se lover danses gimmick rock’n roll et allumer le feu en secouant ses cheveux ou en fixant la caméra d’un air aguichant dans le but d’épuiser un à un tous les solos dont ses sbires se font les héros.