
Henri Texier débarque “AT L’IMPROVISTE”
L’album live attaque par le fils, Sébastien, Sax-Alto en transe, bientôt la contrebasse de son papa Henri, le Sax-Baryton frissonnant de François Corneloup et la sweet batterie de Louis Moutin. Du jazz, en vl’a du jazz, et c’est du bon, croyez moi !
Enregistré en live sur une Péniche, L’improviste, l’album s’écoute d’un trait, comme on glisse sur la Seine au bord de l’explosion. Le quartet réuni pour l’occasion ne cède jamais à la facilité en nous emmenant d’abord sur le calme de Blues d’eau puis immédiatement sur les eaux troubles de La fin du voyage où la contrebasse grince. Pourtant, nous ne sommes qu’au début, pas encore au courant de l’absolue beauté qui nous attend quand sur le rivage nous toucherons à la Song for Paul Motian, hommage au jazzman américain mort il y a seulement deux ans. Le quartet en appelle maintenant aux cieux et à la mémoire dans un jazz sombre d’une élégance totale.
Une fois le beau atteint, on y reste jusqu’à la fin dans une tendance classique mais intimement ancrée dans l’actualité. Le gout du dialogue et de l’improvisation se sent et s’attrape à chaque morceau, particulièrement sur Desaparecido qui met chaque instrument tour à tour à l’honneur avant d’accentuer les bois et les vents.
A l’occasion de cette croisière en eau pas si douce, on entre dans le processus de création et dans la sensation d’une vivacité. At L’Improviste n’est pas un disque illustratif, il est le récit d’un voyage qu’il est urgent de faire.