
EXIT s’installe en mars à la MAC de Créteil
Au carrefour de toutes les disciplines d’art vivant et des pratiques scéniques et scénographiques les plus novatrices, le festival international EXIT aura lieu cette année du 8 au 18 mars à la maison des arts de Créteil. Sa réputation n’est plus à faire tant sa bouillonnante programmation a toujours su faire preuve d’audace et de bon goût. Pendant dix jours particulièrement intenses, de nombreux artistes réinventent le théâtre d’aujourd’hui sous les formes les plus diverses et les plus expérimentales et attisent la curiosité du public.
Comme chaque année, une exposition géante investie les lieux. On y déambulera à nouveau suivant un parcours aussi libre que ludique. « Low Tech » propose plus d’une vingtaine d’installations et de performances réalisées par 13 artistes et collectifs qui tendront à mettre en tension les nouveaux arts visuels et les objets du passé, l’artisanat traditionnel et l’innovation technologique pour raconter « la vitalité et les métamorphoses constantes entre « low » et « high » technologies ». On suivra aussi les performances de Verdensteatret, Daito Manabe et Ei Wada et de Bart Hess.
Sans frontières entre les genres, le théâtre, la musique live et la performance se marient pour revisiter quelques grands textes dramatiques ou littéraires du XXe siècle.
Wojciech Niemczyk et Tomasz Nosinski proposeront une nouvelle version de la célèbre pièce « Dans la solitude des champs de coton ». Ils donneront l’énigmatique transaction entre un dealer et un client sous la forme d’un théâtre/concert. Les deux interprètes se livrent à “un érotique et violent pas de deux soutenu par le quintet électro house, Natural Born Chillers”.
“Caligula [Remix]”, tout est contenu dans le titre. La pièce de Camus est revue par de Marc Beaupré qui dispose les comédiens autour d’une table d’enregistrement. Ils parlent dans des micros et leur voix sont manipulées, trafiquées en direct par Caligula lui-même qui devient une espèce de chef d’orchestre et constitue la métaphore du pouvoir autoritaire que l’empereur exerce sur ses sujets.
Le jeune auteur-metteur en scène belge Fabrice Murgia n’est déjà plus une découverte mais continue de se faire connaître à Paris. Après la reprise de sa création Le Chagrin des ogres aux ateliers Berthier en début de saison, le voici à Créteil avec une pièce plus récente « Life : reset » vue cet été dans le off à Avignon qui met en scène la solitude urbaine et les paradis virtuels. Fabrice Murgia «continue d’explorer son chemin de prédilection : l’enfermement virtuel. Magistral » écrivait notre critique Amélie Blaustein-Niddam (voir ICI).
Enfin, c’est Luk Perceval qui clôturera le festival avec Disgrace. Une adaptation d’un roman de John Maxwell Coetzee, prix Nobel de littérature peu connu en France mais largement diffusé dans les dernières productions du metteur en scène phare Krzysztof Warlikowski. Très présent sur les plateaux allemands et ancien artiste résident de la Schaubühne de Berlin qui comprend à son répertoire plusieurs de ses productions, Luk Perceval est aujourd’hui directeur du Thalia Theater de Hambourg. Le metteur en scène d’origine belge a choisi pour ce spectacle de travailler avec les comédiens du Toneelgroep d’Amsterdam, l’excellente troupe de Ivo van Hove, autre artiste fidèle à la MAC.
Toute la programmation d’EXIT 2012 est ICI