Colonel Reyel: un tube pro-vie sans le vouloir
Depuis quelques temps, la chanson « Aurélie » du chanteur passe en boucle sur certaines chaînes de télévision et à la radio. Des associations pro-vie se sont emparées du titre du colonel pour mettre en avant leurs arguments anti-avortement.
Skyrock et NRJ12 passent sans arrêt cette chanson sur leurs ondes respectives. Ce tube dansehall et zook du colonel Reyel parle du choix d’une adolescente de garder son enfant contre l’avis de ses parents et celui de ses amis. Sur la toile, le titre fait débat, mais n’a guère été critiqué par les médias.
Le refrain est le suivant : « Aurélie n’a que 16 ans et elle attend un enfant/ Ses amis et ses parents lui conseillent l’avortement/ Elle n’est pas d’accord elle voit les choses autrement/ Elle dit qu’elle se sent prête pour qu’on l’appelle ”maman”/ Celui-ci c’est pour toutes les Aurélie/ Celles qui ont donné la vie/ Pour toutes les Aurélie/ Oui, mère à tout prix ».
On comprend tout de suite pourquoi les associations luttant contre l’avortement en on fait leur hymne. Cependant le chanteur qui avait été définit comme un « pro-vie » par Libération Next a répondu au site Chart in France que : « ce que j’essaie d’évoquer dans l’histoire, c’est que ça reste avant tout un choix personnel. C’est à la jeune fille de juger si elle est apte à donner la vie ou pas, tout simplement. Et dans le cas d’Aurélie, elle se sent prête, il faut donc la soutenir plutôt que de la brimer.» Il ajoute aussi : « Je ne suis pas contre l’avortement. Il est un droit fondamental à la femme depuis des années en France et dans certains cas il est nécessaire. »
Ce serait donc contre son gré que la communauté pro-life s’est approprié son titre. Pourtant, la vidéo est visible sur le blog Proviefrance.blogvie.com avec le titre « Aurélie, belles paroles pro-vie de Colonel Reyel, un jeune chanteur ! » et aucune réaction de la part du chanteur n’a été donnée.
Peut-être faudrait-il recentrer le débat sur le clip qui laisse entendre la voix ultra trafiquée du colonel Reyel, qui, sans la tonne d’effets, est une véritable catastrophe sonore (voir ici en fin de vidéo). La vidéo n’est qu’une reprise de la suivante, plus réaliste, où la jeune fille au final réside dans un foyer et non dans un joli appartement bien entourée de sa famille et du « batard » qui avait pris ses jambes à son cou.