Vengerov, la fougue affinée à la Philharmonie
Hier soir, c’est dans la grande salle de La Philharmonie que Maxim Vengerov a interprété tout en nuances et en émotions aux cotés de son acolyte Roustem Saïtkoulov au piano, un riche programme mêlant des compositions signées Bach, Mozart, Schubert et Brahms.
Tout commence avec une pièce maîtresse du répertoire pour violon seul, la Partita n°2 en ré mineur de Johann Sebastian Bach. Cette partition où l’instrument se suffit à lui même, Vengarov l’interprète par une virtuosité et une maîtrise telles que toute la beauté et la force de Bach résonne dans le silence quasi religieux de la salle. Puis, entre en scène Roustem Saïtkoulov, imperturbable derrière son piano pour accompagner les gestes tendus de Vengerov sur une Sonate pour violon et piano en si bémol majeur de Mozart, pièce très développée où les deux instruments dialoguent, se font écho dans un jeu énergique allant d’un commencement doux à des mélodies tragiques pour finir en un Allegretto enthousiaste.
Cependant le coeur du concert semble résider dans l’interprétation de la Fantaisie en ut majeur pour violon et piano de Franz Schubert. Interprétation vertigineuse de part en part qui varie en un seul mouvement les surprises et les douces réminiscences auxquelles les deux artistes donnent tous leurs efforts. On retient son souffle devant la technicité et la puissance des enchainements néanmoins sobrement maitrisés.
Pour finir, Vengerov et Saïtkoulov proposent deux pièces de Johannes Brahms. Le Scherzo en do mineur extrait de la Sonate dite “FAE” pour violon et piano de 1853 offre une plongée fougueuse et tendue parsemée d’épisodes mélancoliques pour que enfin, les Danses Hongroises ouvrent une finalité d’inspiration tzigane parfaite à ce concert des plus agréable.
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