
Un Roméo et Juliette de Berlioz vibrant par l’Orchestre National de Lyon à la Philharmonie
En cette année Berlioz majestueusement célébrée, la Philharmonie accueillait ce mardi 12 mars l’Orchestre National de Lyon, son chef Alain Altinoglu, la mezzo-soprano Nora Gubisch, le ténor Yann Beuron, le baryton Peter Rose et le chœur Spirito pour une version vibrante du Roméo et Juliette de Berlioz, donnée à Lyon en février.
Créé en quelques mois par Berlioz très marqué par Shakespeare, son Roméo et Juliette (1839) est une œuvre aussi composite que majestueuse et dont la forme surprend. Élégant, dansant et terriblement vivant, Alain Altinoglu a mené son orchestre comme un corps organique et vivant qui nous a promenés pendant près de deux heures sans entracte dans la plus grande tragédie amoureuse moderne.
Après un prologue en forme de fugue, alors que le cœur s’est perché au dessus de l’orchestre pour un lamento puissant, nous sommes très vite plongés dans les fameuses stances de Juliette. Morceau de bravoure que Nora Gubisch escalade comme une montagne, solidement accompagnée dans cette performance d’une dizaine de montés ultra dense. S’ensuivent plus de quarante minutes purement symphoniques où l’on retrouve le Berlioz de la fantastique composée 9 ans auparavant.
A peine ornée de chœurs, une musique sans paroles foudroyante revisite le bal, le balcon (« Nuit sereine » grisante et qui fait penser à Beethoven) et l’amour avec un souffle génialement romantique. Entièrement happés, on voit à peine arriver la mort de Juliette et son cortège funèbre de déchirants violoncelles et plus on avance plus la structure nous emmène et nous perd avec parfois des moments où les flûtes répondent aux cordes d’une manière minimaliste et qui pourrait être d’aujourd’hui.
En final, le serment de Yann Beuron “Jurez donc par l’auguste symbole”, fait culminer une interprétation aussi vive que nuancée.
La salle absolument comble de la Philharmonie applaudit grandement un concert dense et puissant qui a mis Berlioz, son romantisme et son importance, en avant.
Visuel: Marco Borggreve
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Infante Coline
Bonjour,
ayant assisté au concert hier, je me permets de vous rappeler qu’il y avait 3 chanteurs solistes. Yann Beuron, ténor, intervenait juste après Nora Gubish sur l’air de Mab. Le serment final était interprété par la basse David Soare.