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[Live Report] Sabine Devieilhe et Pygmalion enchantent Lyon
A la sortie de leur album (dont nous vous avons touché quelques mots dernièrement), Sabine Devieilhe, Raphaël Pichon et Pygmalion ont entamé une tournée de 6 dates à travers la France afin de faire vivre l’esprit Mozart et “Une académie pour les soeurs Weber”. Après Caen, Compiègne, Toulouse, Paris et Bordeaux, nous avons eu la chance d’assister à leur dernière date à l’Opéra de Lyon le samedi 19 décembre.
La première chose qui frappe, avant même que Sabine Devieilhe ou Raphaël Pichon n’arrive sur scène, c’est que le public applaudit les musiciens jusqu’à ce que le dernier soit installé, montrant à quel il est heureux d’entendre non seulement la soprano mais aussi l’Ensemble Pygmalion qui mérite grandement cet enthousiasme.
L’histoire qui lie Sabine Devieilhe et le public lyonnais s’enrichit donc d’un nouveau chapitre et c’est sous de chaleureux applaudissements que l’artiste entre sur scène avant le chef pour interpréter le premier air, Oiseaux si tous les ans, faisant entendre un début de soirée léger, pétillant et surtout charmant. Suit le premier mouvement de la Symphonie n°35, Haffner. Ca-y-est, Pymalion déploie son talent sans faille pour nous embarquer lui aussi, fidèle à ce que nous avons déjà pu entendre à Royaumont et à Versailles. Cet Ensemble ne cesse de confirmer tous les éloges qui ont pu être fait à son égard : Raphaël Pichon mène le tout avec intelligence et émotion, laissant la place à chacun pour s’exprimer, sans oublier l’accord parfait né avec Sabine Devieilhe portée par ces musiciens et ce chef. Encore une fois, la technique de la soprano est impeccable, chaque note est un délice et l’incarnation dont elle preuve à chaque air est toujours époustouflante.
La générosité de ces artistes que l’on peut sans mentir et sans risque qualifier de “grands” se ressent sur scène ainsi que dans la salle : loin d’être une simple représentation pour la promotion de l’album qui enchaînerait les airs enregistrés, ce sont en réalité de nombreux airs inédits que nous avons pu entendre, auxquels se sont bien entendu joints certains de l’album attendus comme Vorrei spiegarvi, oh Dio et Schon lacht der bolde Frühling dans la première partie (qui nous fait donc voyager du français à l’allemand en passant par l’italien) avant Der Hölle Rache ou encore Nehmt meinen Dank dans la seconde.
Mais le petit joyaux qui reste en mémoire parmi toute ces pierres précieuses est ce qui n’est pas annoncé dans le programme entre ces deux parties. En effet, après le dernier air, Raphaël Pichon prend le micro et explique qu’ils vont essayer de perpétrer une tradition du temps de Mozart, à savoir une improvisation sur un thème tiré au sort, Les hommes pieusement pour Caton nous tiennent tiré d’un opéra-bouffe de Glück, Les Pèlerins de la Mecque. Comme le fait remarquer Sabine Devieilhe, il s’agit là d’un air pour baryton.
Si nous avons plus que des réserves sur le véritable rôle du hasard ici, nous ne pouvons que saluer et grandement apprécier ce moment drôle et savoureux qui ferait presque entièrement oublier la difficulté de l’exercice au milieu de ces affrontement d’instrument(iste)s, entre piano et reste de l’orchestre ou encore les cordes contre les vents.
L’orchestre n’est cependant pas le seul acteur sur scène : après nous avoir chanté l’air afin de nous le faire connaître ou de nous le remémorer, la cantatrice fait mine de bouder sur le côté de la scène. Elle finit par s’endormir ce qui inspire un tour au chef : il intime le silence à tout le monde et fait entamer l’air de la Reine de la Nuit, ce qui a pour conséquence de réveiller Sabine Devieilhe en sursaut qui entame le chant, par pur réflexe, provoquant le rire fin de ses collègues mais l’amusement sincère du public. Cette scénette n’est qu’un court extrait de ce moment mis en scène que l’on aimerait ne jamais voir se terminer, et que l’on apprécierait de voir plus souvent dans les récitals!
La seconde partie se poursuit donc dans la continuité de la première laissant toujours entendre cette dextérité vocale impressionnante qui caractérise la jeune soprano merveilleusement accompagnée pour l’occasion, le tout dans les décors fantastiques du Roi Carotte se prêtant finalement assez bien à l’ensemble des artistes présents sur scène. Le programme se clôt donc sur Vanne t’affretta… Ah se il crudel periglio! avant que le public, encore sous le coup d’un bis aérien, ne se rende ravi à la séance de dédicace organisée avec Sabine Devieilhe et Raphaël Pichon, souriants et accessibles. Espérons que l’avenir réunira à nouveaux ces artistes de talents sur scène. D’ici là, à défaut d’un DVD ayant immortalisé ces concerts, l’album qui est apparemment nommé aux Victoires de la Musique Classique est un indispensable de votre CDthèque!
Photos du concert : ©D.Riber
Photos de l’album : ©MolinaVisuals
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2 thoughts on “[Live Report] Sabine Devieilhe et Pygmalion enchantent Lyon”
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PICHON. BRIGITTE
MAGNIFIQUE , SPLENDIDE . LE CD EST CHEZ MOI , UN DVD AURAIT ÉTÉ LE BIENVENU , IL EST SÛREMENT ENCORE TEMPS D’EN PROGRAMMER UN SURTOUT SI IL YA UNE RETRANSMISSION . BEAUCOUP N’ONT PU ASSISTER AU CONCERT POUR DE MULTIPLES RAISONS , AIMERAIT LE VISIONNER ENCORE ET ENCORE . MERCI À SABINE , RAPAËL ET L’ENSEMBLE PYGMALION
Elodie Martinez
Une diffusion vidéo est prévue sur Arte. Elle était programmée pour demain, mais suite au décès du Maestro Harnoncourt, la diffusion est annulée afin de lui rendre hommage. Une nouvelle date devrait toutefois être prévue.