
André Manoukian et Jean François Zygel mettent le feu à l’auditorium du Nouveau Siècle
Quand Jean François Zygel improvise seul, il est déjà excellent, mais quand il retrouve son « vieux » complice André Manoukian, il se dépasse. Et ce nouveau « duel » pianistique n’a fait que confirmer l’excellente entente humaine et musicale entre les deux compères.
Lorsque les responsables de l’Orchestre National de Lille ont invité Jean-François Zygel et André Manoukian au Lille Piano Festival, ils avaient bien compris que ce duo atypique attirerait un public nombreux. Et le pari était réussi, car l’auditorium était bien rempli en ce dimanche après-midi.
Le duo formé par Jean-François Zygel et André Manoukian ne manque pas d’humour, et leurs dialogues, qui ponctuent chaque improvisation, sont assez souvent hilarants. Les thèmes ne manquent pas pour improviser : Jean Sébastien Bach (1685-1750), Ludwig Van Beethoven (1770-1827), Jacques Brel (1929-1978), Duke Ellington (1899-1974)… Les deux hommes s’en donnent à cœur joie pendant tout le concert se répondant avec panache d’un piano à l’autre. Mais facétieux et très partageurs, ils n’hésitent pas à faire monter sur le plateau des personnes du public. Et la première à monter, la muse, est une infirmière libérale à la langue bien pendue qui répond sans hésitation et avec humour aux deux pianistes médusés ; ce dialogue, cocasse, leur donne matière à improviser. Ce moment, qui permet également de tisser des liens forts entre les artistes et le public se poursuit avec la venue sur le plateau de deux jeunes gens, une fille et un garçon, pour « jouer » les chefs d’orchestre. Les deux jeunes gens prennent un malin plaisir à diriger les deux pianistes qui suivent à la lettre la battue des apprentis chefs sans pour autant oublier d’improviser.
Ce concert, placé sous le signe de l’improvisation, a remporté un grand succès. Succès mérité au demeurant tant Jean François Zygel et André Manoukian ont donné le meilleur d’eux même. Ils ont d’ailleurs terminé de jouer pendant que les équipes du Nouveau Siècle commençaient à préparer la scène pour accueillir l’Orchestre Symphoniques d’Anvers et Bertrand Chamayou (précisons que ce changement de plateau a pu avoir lieu avec l’accord de Jean François Zygel et André Manoukian).
Visuels : © Ugo Ponte