Denis Kozhukhin donne un récital boulez / Schubert à l’auditorium Jean Claude Casadesus du nouveau siècle
Le caractère international du Lille Piano Festival prend tout son sens avec la venue en ce dimanche après-midi du pianiste russe Denis Kuzhukhin. Son récital a le mérite de mettre en avant le répertoire pianistique de Pierre Boulez (1925-2016).
On ne peut que saluer la volonté des responsables de l’Orchestre National de Lille d’ouvrir au maximum les horizons de son public qui vient toujours aussi nombreux et fidèle. Après l’excellent pianiste japonais Kotaro Fukuma venu le samedi soir, c’est un russe, Denis Kuzhukhin, qui arrive sur la scène de l’auditorium du Nouveau Siècle avec un beau programme consacré à Pierre Boulez (1925-2016) et à Franz Schubert (1797-1828).
La sonate N°1 pour piano de Pierre Boulez (1925-2016), avec laquelle en 1946 il réactualise le langage dodécaphonique, est annoncée comme étant « explosive ». C’est effectivement le cas, mais Denis Kuzhukhin en fait un peu trop dans l’interprétation du chef-d’œuvre de Boulez. Si les tempos sont excellents, le pianiste semble avoir oublié la signification du mot nuance : il y en a en effet bien peu. Cependant, les deux mouvements de cette première sonate de Boulez sont interprétés avec panache. La sonate pour piano D.960 de Franz Schubert (1797-1828) inspire visiblement Kuzhukhin, plus que la sonate de Boulez. Il interprète le chef-d’œuvre de Schubert avec élégance ; là encore les tempos adoptés sont parfaits et, enfin, les nuances sont idéales. Kuzhukhin fait honneur à Schubert avec panache.
Si nous avons apprécié le talent, réel, de Denis Kuzhukhin, nous aurions aimé le voir mieux traiter également les deux œuvres de son programme. Néanmoins le pianiste n’a rien à envier à ceux de ses collègues qui sont déjà passé sur la scène de l’auditorium et nous espérons le revoir très bientôt.
Visuel : © Ugo Ponte
