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« Les Sept divinités du bonheur » de Keigo Higashino : Un pont trop loin

« Les Sept divinités du bonheur » de Keigo Higashino : Un pont trop loin

03 September 2022 | PAR Julien Coquet

L’une des figures majeures du roman policier japonais, Keigo Higashino,  propose un roman au style un peu plat mais sauvé par une intrigue travaillée.

Lauréat du prix du meilleur roman international du Festival Polar de Cognac en 2010 pour La Maison où je suis mort autrefois, Keigo Higashino n’est pas à son coup d’essai chez Actes Sud. Les Sept divinités du bonheur est ainsi son dixième roman à paraître dans la collection Actes Noirs, faisant partie de la saga des enquêtes menées par l’inspecteur Kyoichiro Kaga, sorte de Sherlock Holmes accompagné d’un Watson, son cousin Matsumiya Shuhei.

Dans Les Sept divinités du bonheur, un homme s’écroule, poignardé, sur le pont de Nihonbashi. Peu de temps après, alors que l’on recherche le suspect, un autre homme tente de fuir l’interpellation d’un policier et se retrouve percuté par un camion. Le suspect, dans le coma, est-il bien coupable du meurtre d’Aoyagi Takeaki ? A force de récolter des témoignages, l’inspecteur Kaga se rend compte du lien entre la victime et le suspect idéal, arrêté en possession du portefeuille du défunt. Le suspect travaillait en effet pour Aoyagi Takeaki en tant qu’intérimaire…

Sans révolutionner le genre, Les Sept divinités du bonheur se lit plus que plaisamment. Le polar a pour lui une intrigue bien ficelée, où la multiplicité des acteurs conduit à des recoupements inattendus. Keigo Higashino nous amène également dans un Tokyo précaire où les fins de mois sont difficiles, et dans des écoles où la réussite prime plus que tout le reste.

« Selon le permis A1 qu’il avait dans une de ses poches, il s’appelait Yashima Fuyuki, avait vingt-six ans, et était domicilié à Umeda dans l’arrondissement d’Adachi. Vers 23 heures, il avait passé un appel à une certaine « Kaori » qu’il avait dans ses contacts. Une femme dénommée Nakahara Kaori avait répondu quand un enquêteur avait appelé ce numéro. Elle avait indiqué qu’elle vivait avec Yashima, et était immédiatement venue à l’hôpital lorsqu’elle avait appris qu’il était blessé. Très choquée, elle n’avait pas encore pu répondre aux questions de la police. »

Les Sept divinités du bonheur, Keigo Higashino, Actes Sud, Actes noirs, 304 pages, 23,5 €

visuel(c) couverture du livre

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