« La petite dernière », première mélodie pour Fatima Daas
Les Editions Notabilia publient dans le cadre de leur rentrée littéraire l’un des phénomènes de celle-ci, La petite dernière, le premier roman de Fatima Daas – c’est un nom d’empreint -, qui expose comme dans un journal les questionnements et les vérités d’une jeune femme aux identités multiples mais pourtant bien réelle.
Fatima Daas est cette primo-écrivaine dont tout le monde parle, en cette rentrée littéraire plus maigre que d’ordinaire. Les primo-romanciers en sont d’ailleurs les premières victimes : crise oblige, les maisons d’édition se sont attachées à publier des valeurs sûres, comme on dit. Ne pas prendre trop de risques.
Les Editions Notabilia, eux, ont fait confiance à la nouveauté. Fatima Daas, il y a encore quelques semaines, personne ne la connaissait, personne n’avait jamais entendu son nom. C’était avant que la belle couverture de son livre débarque sur les réseaux sociaux, qu’on cite avec enthousiasme les mots élogieux de Virginie Despentes à son sujet. Aujourd’hui, son nom, Fatima Daas, résonne dans la tête d’un grand nombre de lecteurs, comme une mélodie que l’autrice a su imposer elle-même dans son livre, La petite dernière, et pour cause. Chaque chapitre débute ainsi : « Je m’appelle Fatima ». Persistant et signant de ce nom inventé qu’elle offre aussi à la protagoniste de son roman à qui elle prête certains de ses propres traits, jouant intentionnellement entre la fiction et la réalité.
Dans son livre, Fatima Daas conte le récit d’un tiraillement. Le tiraillement entre la religion musulmane, chère à sa vie et à celle de sa famille, et entre ses amours contrariés, son homosexualité, dont le mot juste est difficile à prononcer. Pourtant, ces deux identités, pour certains vus comme contradictoires, sont ce qu’elle est. Fatima Daas est musulmane pratiquante et lesbienne. Elle est aussi d’autres choses, les développe dans ce court livre à la forme brute, parfois froide, pas toujours totalement convaincant mais qui possède l’importance capitale de faire entendre sa voix, de se poser là comme une vérité. Et ça, c’est déjà énorme.
La petite dernière, Fatima Daas, Editions Notabilia, 16€.
Date de parution : 20 août 2020