Joy Sorman prend le pouls de la gare du Nord
Invitée par le festival Paris en toutes lettres, l’auteure de “Boys, Boys, Boys” (Gallimard, prix de Flore 2005) a planté son chevalet d’écrivaine dans la Gare du Nord. Une grande semaine de mai à observer l’activité frétillante des trains, des passagers et de la sécurité compilée dans un livre précieux et sensible, en librairies le 13 octobre.
Le 2 mai 2011, Joy Sorman investit la Gare du Nord, la plus fascinante de Paris, d’après elle. Elle observe les passagers, parmi lesquels quelques célébrités. Voit les interconnexions entre l’intérieur et l’extérieur de la gare, entre le réseau SNCF et celui de la RATP. Aidée dans son enquête par certains commerçants, des policiers et le directeur de la sécurité, elle pose toutes les questions qu’on n’a jamais osé poser sur les coulisses de ce petit monde qu’est une gare. Qu’est ce qu’un “accident de personne”? Quand un train arrive en retard, comment la SNCF s’organise-t-elle? A partir de combien de temps de retard la situation devient-elle préoccupante? Pourquoi les SDF ne peuvent pas dormir sur les bancs? Y’a-t-il une violence et des vols récurrents? Le résultat est une série de petits textes en prose succincts, et très parlants. Un petit opus délicieux, qui interroge également le vocabulaire du voyage et à lire de préférence dans le train.
Joy Sorman, Paris Gare du Nord, L’Arbalète, Gallimard, 85 p. Sortie le 13 octobre 2011.
“ EXPLICITE
Je fais un tour avec un agent de sécurité. Je lui demande de m’expliquer pour quelle raison il n’y a plus de lieux pour s’asseoir dans la gare. Je connais la réponse bien sûr, mais je veux qu’il la formule explicitement : C‘est pour empêcher que les SDF stationnent. Je lui demande en quoi cela gêne que des SDF s’assoient sur des bancs. Il me répond sans hésitation : Les bancs c’est pour les vrais gens.”
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