
“Petit pays”: Gaël Faye fait remonter les souvenirs d’une enfance au Burundi
Connu pour sa musique, Gaël Faye passe à l’écriture avec succès avec Petit pays, premier roman paru en cette rentrée littéraire chez Grasset et couronné par le prix du roman FNAC 2016. L’auteur y revient sur son enfance au Burundi avec poésie.
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Né de père français et de mère rwandaise au début des années 1980 au Burundi, Gabriel suit des cours à l’école française de Bujumbura, aime les paysages magnifiques de son pays et s’ennuie un peu à l’école jusqu’à ce qu’il commence une correspondance avec une fillette française de son âge qui vit à Orléans. De loin, il tombe amoureux d’elle et peut lui exprimer de manière infiniment poétique à la fois la fin de l’enfance et le début d’un âge adulte qui naît dans la terreur et la violence des guerres et du génocide de la famille de sa mère, au Rwanda voisin.
En laissant parler en lui l’enfant de 11 ans, Gaël Faye livre un texte musical, touffu, précieux. Les personnages sont hauts en couleurs et la force de vie d’un monde vibrant laisse peut à peu place au désastre des années 1990, sans que jamais la vitalité ne disparaisse. Même face au pire. A la fois très brûlant de sentiments et philosophe, Gaël Faye livre avec du recul un roman qu’on sent urgent. Une voix originale et bouleversante qu’on n’a pas fini d’entendre, à la fois dans ses chansons et dans ce format roman, qu’il maîtrise avec une dextérité impressionnante.
Gaël Faye, Petit pays, Grasset, 224 p., 18 euros. Sortie le 28 août 2016.
visuel couverture du livre