Fictions
« Crossroads » de Jonathan Franzen : Vertige des problèmes familiaux

« Crossroads » de Jonathan Franzen : Vertige des problèmes familiaux

14 January 2023 | PAR Julien Coquet

Le dernier roman de l’auteur de Freedom ne nous a pas laissé à la croisée des chemins, mais au bord de la route, tant le roman s’avère long et peu passionnant.

Après avoir démoli la cellule familiale dans Les Corrections et dans Freedom, Jonathan Franzen revient à la charge contre cette institution avec le premier tome d’une trilogie en cours d’écriture. En 1971, la famille Hildebrandt semble être la famille parfaite. Le mari, Russ, est pasteur dans une banlieue chic de Chicago, et père de quatre enfants. Sauf que Russ n’est plus vraiment amoureux de sa femme Marion, et qu’un nouveau pasteur, Rick Ambrose, vient marcher sur ses plates-bandes.

On devine le projet d’un Jonathan Franzen démiurge : à la fois faire le portrait des années 1970 aux Etats-Unis (guerre du Vietnam, libération sexuelle, question des Amérindiens…), et y parachuter une famille américaine typique dont chaque membre traverse une crise existentielle (abandon de la faculté, fin du désir pour l’être aimé, départ de la maison…). Pour autant, qui trop embrasse mal étreint : le roman se révèle lesté par les flux de conscience des personnages et les dilemmes moraux qui peinent à passionner le lecteur. On se demande ce que nous réservent les deux prochains tomes…

« Ce n’était qu’au printemps dernier, quand Perry avait eu ses problèmes d’insomnie, ses problèmes scolaires, qu’elle avait rouvert la porte mentale en question, pour comparer les symptômes de son fils avec ce qu’elle se rappelait des siens, et ce n’était que lors de sa première visite chez Sophie Serafimides, dans la petite pièce aux odeurs médicales, qu’elle avait éprouvé une réelle nostalgie pour ses années catholiques. »

Crossroads, Jonathan FRANZEN, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Olivier Deparis, Editions de l’Olivier, 704 pages, 26 €

Visuel : Couverture du livre

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Julien Coquet

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