
“Comment j’ai perdu ma femme à cause du Tai Chi”, l’enfer d’une rupture carcérale par Hugues Serraf
Premier roman de cette rentrée littéraire 2015 dont on va entendre parler, Comment j’ai perdu ma femme à cause du Tai-Chi pratique le rire jaune et la satire sociale avec infiniment de romantisme. Un joyeux et précieux opus, à lire et à offrir dès le 20 août.
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Alors que sa femme a disparu et qu’on a retrouvé du sang de celle-ci sur son sabre japonais, un homme quitté au cœur brisé se retrouve premier suspect et en prison. Là, il a pour colloc’ un léthargique voisin qui lui explique avec bonhomie les us et coutumes du mitard et accepte volontiers de l’écouter. Pour l’homicide, le héros plaide non coupable ; en revanche côté amour, il s’est souvent montré très naïf et un peu mou…
Avec un humour irrésistible et dans un style oral qui accroche, Hugues Serraf ouvre l’univers impitoyable de la prison et celui -tout aussi terrifiant- du couple qui n’en finit pas de mourir. Histoire d’un époux, amant et père qui s’est accroché jusqu’au bout à ses illusions et à son amour pour une femme aussi lumineuse que son prénom, le roman fait l’autopsie des banalités et des incompréhensions qui mènent à l’absence de désir et au triomphe du Tai Chi. Bien vu et surtout très bien écrit.
Hugues Serraf, Comment j’ai perdu ma femme à cause du Tai-Chi, L’Aube, 160 p;, 25 euros. Sortie le 20 août 2015.
visuel : couverture du livre et portrait de l’auteur © Marc G. Gauthier