
Billie : Anna Gavalda touche toujours juste
L’auteure de Ensemble c’est tout et de Je l’aimais revient sous une couverture vert champêtre chez le Dilettante avec “Billie”. Sous ce prénom jacksonien se cache plus une lionne qu’une jeune-fille en fleur. Mais sa sauvagerie sans façon est absolument irrésistible… En librairies depuis le 2 octobre.
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Bille s’appelle ainsi parce que sa mère qui l’a abandonnée dans un coin perdu de la campagne française quand elle avait un an adorait la chanson de Michael Jackson… Le roman débute nuitamment quand Billie est au fond d’une crevasse dans les bras de l’homme de sa vie, Franck, qui a tous les os brisés. En guise de prière pour sauver son bien-aimé, la jeune femme pleine de ressources se met à raconter leur histoire aux étoiles. Une histoire de rencontre entre Claude François et le “quart monde”, la nunucherie et la pauvreté la plus extrême et qui culmine dès l’origine des 15 ans dans la beauté pure de la pièce de Musset On ne badine pas avec l’amour.
Portrait sans concession d’une femme qui a connu le pain le plus noir dès l’enfance, mais dont le franc parler et la force font office de bonne humeur à toute épreuve, “Billie” est aussi une histoire d’amour moderne, qui, sans prétention, maintient avec son style parlé, le lecteur en haleine de la première à la dernière ligne Encore un bien joli livre d’Anna Gavalda et qui parle à l’universel.
Anna Gavalda, Billie, Le Dilettante, 224 p., 15 euros. Sortie le 2 octobre 2013.
“Et qu’il pouvait me faire confiance sur ce point parce que j’étais la preuve vivante que les parents pouvaient faire ça aussi : débrayer.
Et que j’étais la preuve vivante qu’on n’en mourrait pas pour autant. Qu’on se démerdait autrement. Qu’on trouvait d’autres solutions en chemin. Que lui, par exemple, il était mon père, ma mère, mon frère et ma sœur et que ça m’allait très bien. Que j’étais très contente de ma nouvelle famille d’accueil.
Là, je crois que je chialais ma larmichette et que sa calzone était presque froide, mais j’ai continué parce que je suis comme ça, moi : ou pute, ou porte-avion” p. 157.
Couverture : Photo de Jean-Louis Klein & Marie-Luce Hubert/biosphoto