
Au nom de la loi de Samuel Blumenfeld : Steve McQueen dans l’intérieur parisien d’une famille juive des années 1970
Après avoir retracé le parcours du réalisateur et producteur juif polonais converti Michal Waszynski dans “L’homme qui voulait être prince” (2006), le critique cinéma du Monde Samuel Blumenfeld s’attaque à sa propre enfance fascinée par la figure de Steve McQueen. Yiddishkeit et 7 art disponibles ensemble, ce mois d’avril, chez Grasset.
La vie du narrateur bascule en 1980 quand on lui annonce la mort de l’acteur Steve McQueen. S’ensuit alors une longue rêverie littéraire où le rôle de l’acteur américain se précise peu à peu dans le quotidien étrange du fils unique d’un boxer raté et devenu affairiste flirtant avec la récup’, la débrouille et la loi, et d’une mère aussi lucide qu’effacée. Une enfance où les non-dits se multiplient et où les films de Steve McQueen font figure d’échappée belle, dans la banlieue de Paris ou lors des vacances tristes et pluvieuses à Berck-sur-mer. Une très belle fresque familiale, à la fois intime et pudique, où le texte joue sur les fantômes et les non-dits autant que sur le jeu de références cinématographiques pour recréer les conditions brinquebalantes mais efficaces de la croissance d’un jeune cinéphile.
Samuel Blumenfeld, Au nom de la loi, Grasset, 180 p., 17.90 euros. Sortie le 10 avril 2013.