Nicole Malinconi décrit une “séparation” pour vivre
Avec cet ouvrage, Nicole Malinconi poursuit son « écriture du réel » qui s’inspire du quotidien pour donner un texte réaliste et poussant au questionnement.
Ce livre est la réflexion de l’auteur et sa perception à la fin d’une psychanalyse. Tout au long de l’ouvrage, elle revient sur ce qu’est la psychanalyse et le travail qu’elle y a effectué. L’écriture noueuse mais parfaitement maîtrisée donne l’impression de suivre les pérégrinations de sa pensée. La première personne permet une identification sur des sujets qui touchent tout un chacun. Ainsi l’évocation de la mère, du sexe et la recherche de l’identité personnelle ramène le lecteur à son parcours qu’il soit ou non aussi sinueux.
Malgré quelques longueurs, le texte garde une force et une grande précision. En particulier dans la description de sa relation avec le thérapeute, l’auteure entre dans cet attachement si particulier ; et le décrit tout en questionnements et doutes, lui donnant ainsi de la vivacité. Au cœur de la psychologie, comme de ce texte est la vie. La vie existante autour de nous mais aussi la nôtre propre dans son ressenti, ce désir intrinsèque qui peut parfois disparaître. A quoi tient-il ? Sommes nous capables de changer ou changeons-nous seulement notre manière de voir le monde et ses événements ? Accepter ses choix et sa responsabilité dans des moments de douleur est un travail difficile, l’auteur nous entraîne dans son questionnement quasi-universel qui donne à réfléchir grâce à sa finesse et son intelligence.
Nicole Malinconi, Séparation, Editions Les Liens qui Libèrent, 15 €. En librairies depuis le 01-08-2012.
“Alors on va dans la vie, fait comme on est, (…) on reste bel et bien soumis à l’ossature, rien à faire, tributaire de cela comme des traits du visage, mais d’une autre manière qu’auparavant, comme si votre confiance dans la vie – ou votre désir – vous donnait à la fois la lucidité de vous regarder en face et la force de tirer quelque chose de votre propre torsion. ” p. 138.
Juliette Cohen-Solal.