Essais
Michel Maffesoli, Hélène Strohl : “Les nouveaux bien-pensants”

Michel Maffesoli, Hélène Strohl : “Les nouveaux bien-pensants”

28 January 2014 | PAR Jean-Paul Fourmont

Michel Maffesoli professeur à la Sorbonne, membre de l’institut universitaire de France, spécialiste reconnu de la postmodernité, publie avec Hélène Strohl, ancienne élève de l’ENA, Les nouveaux biens pensants.

[rating=4]

mffesoli nouveaux bien pensantsLE MONDE ÉVOLUE
En période électorale, la montée en puissance de l’extrémisme politique, surprend les uns et scandalise les autres.
L’électorat populaire est stigmatisé pour sa xénophobie, son racisme et son absence de lucidité.
Et si la cause de la séparation, toujours plus accentuée entre les élites et le peuple était à chercher ailleurs que dans les racines économiques et sociales de la crise.
Car ceux qui ont le pouvoir de dire et de décider ne veulent pas voir le monde changer.
Il faut pourtant trouver de nouveaux mots pour éviter les maux qui frappent notre société et construire de nouvelles règles du vivre ensemble.

IL Y A URGENCE DE RENOUVELER NOS SCHÉMAS DE PENSÉE
Quelques figures emblématiques de la bien pensance actuelle incarnent cette pratique trop répandue chez nos hommes politiques, journalistes, experts et hauts fonctionnaires, parler et agir entre soi.
Les auteurs citent par exemple Caroline Fourrest, et Joseph Macé Scaron.

IL FAUT REPÉRER LES VALEURS POSTMODERNES EN TRAIN D’ ÉMERGER
Aujourd’hui la valeur travail, la foi dans un progrès matériel et technique infini, la croyance en la démocratie représentative qui a permis la cohésion de la population et des élites ne font plus sens.
Il est urgent de repérer les valeurs postmodernes en train d’émerger.
Les auteurs publient un ouvrage courageux qui va à l’encontre de la pensée établie ou unique.
Il ne suffit pas de montrer, il faut démontrer.
Il faut entendre le « pays réel » ou le « pays officieux », ou les « invisibles ».
Comme le disait Auguste Comte, la France souterraine repose sur la réémergence du sentiment d’appartenance.
Comme l’affirmait Hannah Arendt « Le non conformisme est la condition sine qua non de l’accomplissement intellectuel ».
Comme le soulignait Machiavel, il y a « la pensée du palais », et « la pensée du peuple ».
Les auteurs signalent aussi le dévoiement de la notion de normalité « car sous couvert de normalité / banalité, il s’agit ni plus ni moins d’un réseau de relations de gens bien nés se poussant les uns les autres et profitant de leur proximité avec le président de la république » (promotion de l’ENA)
En réalité sans relation, on n’arrive à rien.
La maxime de Goethe « j’ai été un homme, c’est-à-dire un être qui lutte », est oubliée.
Comme l’exprimait Joseph De Maistre (considérations sur la Londres 1796) « la verdeur mène à la maturité, la pourriture ne mène à rien ».

Michel Maffesoli, Hélène Strohl, Les nouveaux bien pensants, Editions du moment, janvier 2014 216 pages, 16,95 euros.

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Jean-Paul Fourmont
Jean-Paul Fourmont est avocat (DEA de droit des affaires). Il se passionne pour la culture, les livres, les gens et l'humanité. Contact : [email protected]

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