Denis Guedj s’en est allé
Mathématicien et passionné de lettres, Denis Guedj est décédé samedi 24 avril, à l’âge de 69 ans. L’universitaire né en 1940 à Sétif (Algérie) a notamment contribué au développement de l’université Paris VIII-Vincennes.
« Le Théorème du perroquet », paru en 1998, est son premier succès en tant qu’écrivain. Le récit raconte l’histoire des mathématiques, le roman attire par son originalité et sa simplicité. Le mathématicien aimait les chiffres peut-être autant que les lettres. Ecrivain, comédien mais aussi scénariste, Denis Guedj décida de transmettre son savoir scientifique au travers des mots et des images, pour que tombe le mythe des maths inintelligibles. Pendant 3 ans, il collabore avec le quotidien « Libération », pour la rubrique « Eurêka », un cahier scientifique. Il faut dire que le grand homme était bon pédagogue, en est la preuve le titre de son dernier ouvrage “Les mathématiques expliquées à mes filles” (Le Seuil, 2008) . Professeur, il le fut à Paris VIII en tant qu’enseignant d’histoire et d’épistémologie. Denis Guedj participe activement au développement de l’université dès sa création en 1969 à Vincennes. Le “résistant”, toujours fidèle à ses principes, n’a jamais voulu intégrer l’équipe dirigeante. Soixante-huitard jusqu’au bout des ongles, l’intellectuel participe au printemps des universités en 2009 et à la fameuse “Ronde infinie des obstinés”, rassemblement symbolique devant l’Hôtel de ville de Paris et le ministère de Valérie Pécresse pour protester contre la LRU (loi relative aux libertés et responsabilités des universités).
Pascal Binczack, l’actuel président de Paris 8, se confie à « Libération » et rappelle combien son collègue était « attachant » et « émouvant ». « Finalement, le mot qui le décrit le mieux, c’est “générosité”.»
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9 thoughts on “Denis Guedj s’en est allé”
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MEUNIER Christine
J’ai rencontré Denis Guedj à la Foire du Livre de Saint-Louis en mai 2009.
Professeur de mathématiques passionnée, je suis allée l’écouter puis discuter avec lui. Ensuite j’ai fait une grande affiche.
Je l’ai affichée hier dans ma salle de classe; j’en ai parlé aux élèves. J’ai ajouté au dessus de l’affiche “il est mort le mathématicien” (référence à “il est mort le poète”)
son décès me touche; j’adresse mes sincères condoléances à sa famille.
Christine Meunier
Collège Schickelé
6 rue de Saint Exupéry
68300 Saint-Louis
nacer
je salut se monsieur et en plus je suis fière qu’il soit de ma ville setif algerie
Alexandre
Merci beaucoup à M.Guedj pour ses merveilleux livres qui réconcilient avec beaucoup de talent mathématiques et philosophie.
Karim Sarroub
Salut Denis,
A la parution du Théorème et de mon premier roman, on s’est rencontrés à la Fnac pour signer nos romans. A la fin nous sommes allés boire une mousse, je t’ai parlé de mon père, mathématicien. On a beaucoup parlé de l’Algérie. Je pense souvent à cette discussion-là.
Mes condoléances les plus sincères vont à sa famille.
Lévy Marc
Nous étions amis dès l’enfance. Tu vas me manquer…mais je ne t’oublierai pas! Adieu l’ami
Annick
Denis Guedj c’était aussi la ronde infinie des obstinés….
La ronde infinie des obstinés était représentée aux obsèques de Denis Guedj.
Nous avons eu le droit de dire quelques mots pour saluer – en denis – l’initiateur de ce mouvement.
J’ai eu à les prononcer!
La ronde est toujours prête à repartir : elle tourna 1000 heures, jour et nuit!
Son drapeau s’est incliné sur son cercueil… mais …
“tout ca n’empêche pas Denis… que la ronde n’est pas morte! ”
Annick…
et Julien, dominique, madeleine, anne, jean-claude,patricia, étienne, annie …. et d’autres dont le nom m’échappe mais pas la présence chaleureuse et émue au cimetière Montmarte.
La ronde infinie des obstinés qui s’est opposée, s’oppose et s’opposera au “cassage” de l’Ecole, de l’Université, de la Recherche et de tous les Services publiques…
Voir site ronde infinie des obstinés.
saintaubin
j’ai lu avec plaisir ses articles dans “Libé ” ai vivement regretté quand il a cessé ( un coup de la rédaction ? ),ai lu quelques uns de ses livres et reconnait en lui une espèce rare : un être humain,je penserais a
saintaubin
j’ai lu avec plaisir ses articles dans “Libé ” ai vivement regretté quand il a cessé ( un coup de la rédaction ? ),ai lu quelques uns de ses livres et reconnait en lui une espèce rare : un être humain,je penserais a lui.
Joëlle VARENNE
Il a été mon professeur pendant plusieurs années, et bien plus qu’un professeur, mon maître. Il m’a suivi dans mes recherches, encouragé. Je lui dis beaucoup. Je viens d’apprendre qu’il est parti… Je penserai toujours à lui. Au dernier thé a la menthe bu quelques années auparavant a strasbourg saint denis, ce que nous nous sommes dits. Et la promesse de se revoir… Mais il sera toujours là.