Brioche ou la séduction impitoyable du cinéma par Caroline Vié
Le premier roman de la critique de cinéma, dont vous pouvez actuellement voir les éclairages dans l’émission “Ciné vié” sur 20 minutes, paraît ce mois d’août aux Editions Lattès. Une sombre histoire de séduction où la proie n’est même pas Brad Pitt.
Critique de cinéma tombée dans un monde d’homme à l’ère des fanzines, épouse de famille et mère bien malgré elle, et dont le travail est d’interviewer des “stars”, la narratrice ne trouve pas sa vie aussi glamour que ses amies semblent la voir. Il y a les tâches ménagères, le rôle néantisant de “mère d’élève”, un responsable de rédaction avec le cerveau d’un cafard et l’autorité d’un sous-lieutenant et des acteurs qui pérorent dans le vide. Johnny Depp, George Clooney, Ryan Gosling et Jude Law l’intéressent autant que les légumes du jardin. Même le moins idiot Hugh Grant perd son capital séduction face à la journaliste experte. C’est qu’elle sait : la recette d’un bon papier, c’est l’indifférence. Et tout se passe bien jusqu’au jour où elle tombe sous le charme d’un acteur français un peu replet et mal fagoté, tout juste père de famille et suffisamment connu pour que toute idylle soit impossible, sauf dans l’imagination débordante de la groupie “plus”.
Dans un style aussi familier qu’imagé, très agréable même si les jeux de mots frisent malheureusement une ou deux fois le cliché réac’, Caroline Vié donne à voir, plus vrai que nature, les coulisses des promotions du 7ème art. Des journées presse où les journalistes se suivent dans une salle de réunion de l’hôtel où est descendue la star, aux commandes complexes du rédac’ chef en passant par les mouvements d’ego des attachés de presse, tout y est. Et, cerise sur le gâteau, le livre est même daté du 18 mai dernier en début d’après-midi, en plein Festival de Cannes…
Caroline Vié, “Brioche”, JC Lattès, 250 p., 17 euros. Sortie le 22 août 2012.
