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Les adieux d’Adèle Blanc-Sec

Les adieux d’Adèle Blanc-Sec

13 December 2022 | PAR Laetitia Larralde

Après quinze ans d’attente, Tardi retrouve son héroïne Adèle Blanc-Sec pour un dixième tome qui marque un point final à ses aventures extraordinaires.

Créée dans les années 1970, Adèle Blanc-Sec détonne dans le paysage de la bande dessinée. Jeune femme ordinaire qui écrit des feuilletons pour gagner sa vie, elle ne cherche pas l’aventure comme tous ces héros redresseurs de torts mais croise sa route lors de ses combats contre les injustices sociales et politiques. Dans un Paris du début du XXème siècle, la défense de ses idées l’a amenée à rencontrer les créatures les plus insolites et les personnages les plus machiavéliques, toujours avec une certaine résignation face à ces perturbations de son quotidien.

Ce tome, Le bébé des Buttes-Chaumont, marque ainsi la fin non négociable des aventures d’Adèle Blanc-Sec, comme Tardi l’écrit sans équivoque à la fin de l’album. Nous retrouvons donc ici de nombreuses références aux albums précédents, refermant ainsi la boucle et donnant une conclusion à toutes les histoires qui auraient pu rester en suspens. Les momies, les monstres à tentacules, les sosies-bombes et les savants fous reviennent, emportés dans un ballet où les trottinettes (en bois) sont percutées l’air béat à tous les coins de rues et où une mystérieuse mutation transforme tout le monde en vaches. L’histoire se termine au Jardin des Plantes, là où tout a commencé, quarante-six ans plus tard.

Tardi avait prévenu qu’Adèle n’aurait que dix tomes – ce qui à l’heure des one shot et romans graphiques est déjà beaucoup, mais peu en comparaison des séries fleuves en manga – et cela lui permet de maîtriser sa narration. Il ne se laisse pas emporter par la facilité du feuilleton qui pourrait continuer ad vitam de rebondissement en rebondissement, jusqu’à en oublier les origines de son histoire. Dans ce tome, Tardi fait la synthèse de cet univers pour mieux lui dire adieu, laissant son héroïne entre de bonnes mains.

Alors, un petit verre de blanc sec en main, replongeons dans les premiers albums. Adèle Blanc-Sec est terminée, vive Adèle Blanc-Sec !

Adèle Blanc-Sec – Le bébé des Buttes-Chaumont, de Tardi
64 pages, 14,50€ – Casterman

Visuel : couverture de l’album

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Laetitia Larralde
Architecte d'intérieur de formation, auteure de bande dessinée (Tambour battant, le Cri du Magouillat...)et fan absolue du Japon. Certains disent qu'un jour, je resterai là-bas... J'écris sur la bande dessinée, les expositions, et tout ce qui a trait au Japon. www.instagram.com/laetitiaillustration/

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