Woody réinvestit Manhattan
Après nous avoir fait rire jaune dans la haute associe londonienne de « Match Point » et avoir transforme Javier Bardem en guide touristique un peu hystero dans « Vicky, Christina, Barcelona, » Woody Allen fait son come back tant attendu à New-York avec « Whatever works ». A réserver aux fans du réalisateur.
Boris Yellnikoff (Larry David, double tres chauve de Woody) est un génie des sciences physique rate, mais un génie quand même. Une crise existentielle plus violente que les autres le pousse a se jeter par la fenêtre et quitter sa femme. Claudiquant et maugréant, l’ancien professeur d’université vivote en donnant des cours d’échecs a des enfants et s’enfonce dans la misère et la misanthropie. Jusqu’au jour une une jeune cruche atterrie du Mississipi vient frapper a sa porte, toute perdue et affamée dans -New-York. Quarante ans et quarante mille neurones les sépare et pourtant, c’est le début d’une belle histoire…
New-York-Baal-Babylone pervertit toute bonne âme qui s’y risque. Mais comme le script de Woody Allen date des années 1970, mieux vaut se perdre pour vraiment se trouver. Malgré de lourds monologues au public et a sa douce du pauvre Larry David (Curb your enthousiasm) un peu dépasse, et des themes qui sentent un peu la naphtaline, « Whatever works »remplit sa mission en faisant sourire son public. Le jeu de surenchère dans les gros rebondissements (la mère et le père caricatures de conservateurs chrétiens de province devenant la crème de la hype new-yorkaise) tient surtout sur des dialogues pétillants, une Evan Rachel Wood (« Thirteen ») tellement appétissante qu’elle fait presque oublier l’absence de Scarlett Johansson, et l’excellentissime Patricia Clarkson donne du piment au filme quand elle incarne du rose bonbon au noir corbeau milfe en pleine chelseasation. L’improbable système « D » de « Whatever works » en fait – malgré tout ce que dit son râleur de héros- un « feel good movie » très sympathique.
« Whatever works », de Woody Allen, avec Larry David, Evan Rachel Wood, Patricia Clarkson, Ed Begley Jr., 2009, 1h32 min, sortie le 1 juillet