Cinema
“The Ranger” : Jenn Wexler déçoit en tuant le punk [critique]

“The Ranger” : Jenn Wexler déçoit en tuant le punk [critique]

25 September 2018 | PAR Simon Théodore

À l’occasion de la 11ème édition du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg, The Ranger, de Jenn Wexler, était présenté dans le cadre des Midnight Movies. Ce premier film de la réalisatrice américaine aux multiples casquettes s’avère être décevant et ennuyeux.

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À l’occasion d’un concert de punk, Chelsea et ses amis connaissent un accrochage avec la police. Obligés de fuir, ils se réfugient dans l’ancienne maison familiale de celle-ci. Isolés en forêt, ils sont alors la cible d’un ranger psychopathe… Une bande de jeune faisant la fête, une cabane coupée de toute civilisation, un tueur détraqué : tous les codes du film d’horreur classique sont réunis. Ajoutez une vague esthétique punk apportée par la bande originale (Fang, UK Rotten, etc.) et le look de ces ados, vous obtiendrez alors The Ranger.

Dans sa forme, ce premier essai n’a donc pas grand-chose d’original au regard de ce qu’il se fait actuellement (ou de ce qui s’est fait) dans ce genre cinématographique. Pourtant, avec ce concert qui tourne mal, la première scène nous plonge immédiatement dans un univers qui aurait pu être intéressant à exploiter pour un tel projet. Un peu de drogue, un peu de sexe, le cadre était posé pour suivre les malheurs de cette bande d’ados en marge. Cependant, le premier problème tient aux personnages eux-mêmes. À part l’héroïne interprétée par Chloé Levine, les autres protagonistes sont creux, dénoués de profondeur et n’apparaissent que comme une grotesque imitation de ceux qui ont participé ou s’identifient aujourd’hui à ce mouvement éphémère des années 1970. Sans aucun doute, il en faut plus que porter des perfectos H&M et se teindre les cheveux en rose pour être crédible…

Le premier contact avec The Ranger est donc difficile. De plus, le film tarde à montrer les premières effusions d’hémoglobine. En compétition dans la catégorie des Midnight Movies, cela apparaît comme une déception et rend la première partie du film longue et ennuyeuse. Aussi, à l’instar d’un meurtrier déjà vu maintes fois, l’esthétique et les mises en scène des homicides ne produisent pas les effets attendus. D’ailleurs, les différentes morts sont aussi vite oubliées qu’expédiées. Seul le dernier combat apparaît comme une fresque sanglante. Enfin, au milieu de cette intrigue, se distingue brièvement un message écologique difficile à saisir et d’une faible portée.

Au final, Jenn Wexler donne l’impression d’avoir voulu explorer plusieurs pistes pour son premier long métrage. The Ranger pèche donc plus par sa banalité que par son manque d’idées. Les adeptes du cinéma d’horreur passeront leur chemin…

The Ranger de Jenn Wexler. Avec Chloe Levine, Granit Lahu, Jeremy Pope. Thriller/horreur. Durée : 1h17.

Visuel : © Affiche du film.

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