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Cauchemars du passé : Ombres de la Première Guerre au Musée Alsacien de Strasbourg

Cauchemars du passé : Ombres de la Première Guerre au Musée Alsacien de Strasbourg

25 September 2018 | PAR Yaël Hirsch

Jusqu’au 15 octobre, le Musée Alsacien réitère son partenariat avec le Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg et fait découvrir au public dans la chaleur de ses pièces traditionnelles et son bois chaleureux des artistes contemporains hantés. Ici par les traumatismes et les blessures de la Première Guerre. Un ensemble cohérent et d’autant plus marquant que le cadre est moelleux.

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Bravant la mise en garde pour les publics sensibles, après s’être laissés impressionner par de grands ossuaires ou étagères de vanités signées, dans la cour, l’on passe à travers un drap blanc marqué d’une croix rouge, pour partir à la rencontre d’œuvres inspirées par la Première Guerre mondiale. Les photos argentiques de Pierre Bailly Maitre Grand sont accrochées au dessus d’un lit d’hôpital à côté de dessins d’époque de Eric Brisse sur les cicatrices des soldats. Une photo de Brian Adams de la série wounded (2013)sur les soldats britanniques en Irak et en Afghanistan est mise en vis à vis avec des dessins de George Grosz. Ceux de Laure André (2013-18) parlent avec surréalisme et effroi de la perte, version femme en face d’une vitrine remplie de prothèses militaire d’époque.

Après un passage par la cave et l’évocation chaleureuse des vignes d’Alsace, c’est en grandes fresques, parsemés d’éclats d’obus, et sous le signe de la Croix sur l’artisanat des tranchées est évoqué et que l’on découvre les cartons de barbelés plein de vanités ou de terres de champs de bataille de Hervé Bohnert (1988-89) et son installation plus récente Christ (2017). En final de cette exposition hantée, les œuvres stigmatisées, désespérées et fragiles de Étienne Hubert sont accrochées ou projetées dans un silence qui appelle Le souvenirs et la réflexion.

Jurant avec le bois chaleureux et les petites pièces anciennes du Musée Alsacien, l’exposition permet de découvrir des artistes locaux et vivants en nous rappelant que, cent ans après, la Première Guerre continue de nous terroriser.

Visuels : photos de l’exposition (c) YH

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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