
Perfect sense, Ewan McGregor et Eva Green amoureux au-delà des sens
Dans Perfect sense (présenté à Sundance et au Festival du Film britannique de Dinard), Eva Green et Ewan McGregor incarnent deux amants frappés par une étrange épidémie : progressivement, ils se mettent à perdre leurs cinq sens. L’amour va-t-il au-delà ? Sortie le 28 mars.
Après Contagion de Soderberg, voici un autre film anxiogène sur une épidémie brutale, qui n’épargne personne sur la planète. Peu à peu, les êtres humains se mettront à errer comme des larves, privés de leur perceptions du monde. Dans ce contexte, Susan (Eva Green) rencontre Michael (Ewan McGregor) au hasard d’une cigarette lancée d’une fenêtre. Début d’une jolie histoire d’amour sur fond de chaos. C’est d’abord le goût qui disparaît. Un vrai problème pour Michael, qui est cuisinier… Manger un bon plat ou un morceau de savon, cela revient soudain au même. Or, si toutes les sensations disparaissent progressivement, l’amour est pour Susan et Michael une émotion nouvelle : tous deux avaient un peu renoncé à l’idée de l’amour et voilà qu’il leur tombe dessus, alors que tout le reste fout le camp !
L’idée était séduisante (le casting aussi) et le film brille par quelques jolies scènes. Mais le scénario manque de finesse et l’on suit la progression de la maladie sans réellement s’attacher aux personnages. Les séquences où nos deux amants se jettent voracement sur tout ce qui les entoure pour le dévorer (des fleurs, des poulets) est notamment assez grotesque. Un peu d’humour aurait été bienvenu pour faire de cette fable sur l’amour un film vraiment singulier. Tel quel, il manque quelque chose pour que l’on adhère (ou peut-être est-ce nous qui avons perdu le sens critique ?).