Cinema
Ouverture du Festival de Gérardmer : « Frankenstein », la créature revisitée tombe à plat

Ouverture du Festival de Gérardmer : « Frankenstein », la créature revisitée tombe à plat

28 January 2016 | PAR Sylvain Lefèvre

La créature de Frankenstein, version contemporaine dans les rue de New-York, racontée par elle-même, l’idée séduit. Proposée en ouverture de la 23ème édition du festival du film fantastique de Gerardmer, le « Frankenstein » de l’anglais Bernard Rose ne convainc guère.

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Réalisateur de clips dans les années 80, Bernard Rose a franchi le pas du long-métrage au début des années 90 après un passage par la télévision britannique. Remarqué dès 1989 à Avoriaz avec Paperhouse, il marquera de nouveau le cinéma de genre en 1992 avec l’adaptation du roman de Clive Baker « Candyman » salué à Avoriaz l’année suivante. C’est donc avec impatience que son dernier opus en date, « Frankenstein », était attendu à Gérardmer pour cette 23eme édition du festival du film fantastique.

Des débuts prometteurs
Le premier quart d’heure du film nous fait tomber sous le charme. Le duo Carie-Ann Moss (« Matrix ») Xavier Samuel est envoûtant. Superbement interprété par Xavier Samuel, le « monstre » dans sa phase nourrisson est servi par une recherche esthétique de qualité et on se surprend impatient de découvrir la suite.
Même s’il use avec parcimonie de la caméra subjective et on lui en sait grè tant le procédé peut très vite devenir pesant, dès qu’il verse dans le sanglant version « hémoglobine à tous les étages », Bernard Rose déçoit. Entre les poncifs revisités, du « Livre de la Jungle » à la découverte de l’amour en passant par « Elephant Man » et le SDF aveugle en costume blanc, et une violence parfois trop présente, on déplore un fouillis d’idées, des raccourcis scénographiques malvenus, des velléités de narration en complet décalage et une bande son trop présente voire même lourdement insistante sur certaines scènes.

L’art est dans le dosage
Naviguant entre « trop » d’hémoglobine pour rester dans un hyper-réalisme de bon augure dans sa volonté autobiographique du type « la créature par elle-même », et un « pas assez » pour prétendre verser dans le gore « potache » et nous arracher quelques rires, Bernard Rose semble avoir du mal à trouver la bonne voie.
Il n’en demeure pas moins que l’œuvre présente quelques intérêts dans son esthétisme et dans le très bon jeu d’acteur du duo Monstre-Maman mais cela demeure hélas insuffisant pour préserver l’ensemble de la désagréable sensation de « raté » qu’on peut éprouver à la sortie.

visuel : photo officielle du film et affiche du fetsival

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Sylvain Lefèvre

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