Cinema
<em>Oh Boy </em>, génération looser

Oh Boy , génération looser

12 April 2013 | PAR Amelie Blaustein Niddam

[rating=1]

Oh boy est un film réalisé par Jan Ole Gerster qui a obtenu le prix du public, le prix spécial du jury et une mention spéciale (à Tom Schilling tout de même !), au Festival premiers plans d’Angers. Un focus sur les “adulescents” qui s’épuise rapidement.

Niko, berlinois, presque trente ans, ne sait pas : pourquoi il quitte sa copine, pourquoi il ne défait pas ses cartons, pourquoi le distributeur a avalé sa carte, pourquoi il a arrêté ses études il y a deux ans, pourquoi boire un simple café à Berlin est chose impossible. En caricature bobo, le jeune homme ère avec son pote Matze, comédien raté, et nous voilà invités à partager les 24 heures  de vie sans intérêt de ce looser.

Filmé en noir et blanc de façon extrêmement prétentieuse dans un plagiat dans l’art de Godart (la première scène est un mix du Mépris et d’ À bout de souffle) Oh boy épuise par l’assurance du réalisateur malgré quelques bonnes idées.

Faire le portrait d’une génération sous l’angle du café à l’heure où l’Europe entière trimbale ses latte dans des gobelets recyclables est un symbole génial. Egalement, faire la caricature de la relation en l’Allemagne et son passé par deux touches fonctionne : d’abord un film de série b, seule vraie scène drôle du film où un autre mauvais comédien joue un SS amoureux d’une jeune femme juive. Le décalage est formidable entre la fiction et la réalité quand notre looser demande une clope à un “nazi” papotant avec une “déportée”. En miroir, plus loin, un dialogue, ennuyeux à souhait ne nous mentons pas, entre Niko et un vieux monsieur qui enfant a vu la Nuit de Cristal (en guest star, le héros de Crazy, Tom Schilling). Berlin apparaît alors blasée même dans sa gestion de la mémoire de la Shoah, offrant un culte à l’est dans des bars se la jouant crades. Il n’était pas évident d’affronter ce sujet particulièrement au détour d’une comédie, cela est à saluer.

Mais.

Ce film sur l’incertitude lasse, on est blasés par ce gosse au papa friqué qui se laisse vivre. Le personnage ne prend pas car le sujet est usé et rabâché. Le réalisateur manque terriblement d’humour.  En cherchant à livrer un film élégant, il offre un travail caricatural, même la bande son, du jazz forty’s sonne comme de la soupe dans nos oreilles.

Oh Boy de Jan Ole Gester, en salles le 5 juin 2013, Diaphana Distribution

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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