Cinema
<em>La piel que habito</em>, l’identité au scalpel de  Pedro Almodovar (en salles le 17 août)

La piel que habito, l’identité au scalpel de Pedro Almodovar (en salles le 17 août)

09 August 2011 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Encore une fois, l’identité sexuelle est au cœur du travail du cinéaste espagnol. Avec son dernier film, présenté lors de la dernière compétition du festival de Cannes et sortant enfin sur les écrans le 17 août, il s’inspire avec brio du roman du regretté Thierry Jonquet Mygale. Une histoire cruelle à savourer au scalpel.

Première image, premier choc. Dans cette maison-château magnifique, les choses n’ont pas l’air tout à fait normales. “El Cigrral” est une bâtisse mirifique, au nombre incalculable de pièces, qui, malgré le soleil et les fleurs n’est pour autant pas rassurante. On y entre par la fenêtre afin d’espionner la divine Elena Anaya, dans le rôle de Vera, vêtue d’un justaucorps aux multiples coutures. Une seconde peau sur sa vraie peau qui épouse ses formes parfaites dans des postures  de yoga compliquées.

Dans une esthétique et un phrasé qui pourraient être ceux d’un épisode de séries médicales américaines, nous découvrons le Docteur Ledgard. Voici Antonio Banderas en chirurgien esthétique ambitieux. Depuis la mort de sa femme suite à un accident de voiture, n’en dévoilons pas plus ici, il cherche à répliquer une peau qui ne brule pas. Le médecin qui va dévoiler au fur et à mesure du film toute sa folie et sa méchanceté a besoin de cobayes pour mener à bien sa folle expérience. Ses confrères ont peine à croire qu’il s’entraine sur des souris. Ils ont raison.

Pedro Almodovar fait monter la tension sans relâche pendant deux heures haletantes. Par un jeu séduisant mais parfois prévisible de flashbacks, il offre aux spectateurs des réponses aux énigmes par touches.

Les éléments chéris du réalisateur sont rassemblés  : des structures familiales ambigües où les mères (Marisa Paredes et Susi Sanchez) ont élevé leurs enfants dans une absence du père assumée. Un passage au crime comme acte d’amour, ou encore, une femme chic qui chante une chanson devenant tragique dans une robe divine. Ici, il interroge une fois encore, mais d’une façon bien différente que dans ses précédents films l’identité sexuelle. L’apparence est trompeuse sur l’être qui s’y cache . L’âme change-t-elle une fois l’enveloppe différente ?

Dans ce film aux accents gores, policiers et aux touches kitchs dans les couleurs de la pellicule, Pedro Almodar livre une œuvre très plaisante, qui n’abandonne jamais le spectateur.

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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