Inglorious Basterds : qui a dit “bof”?
Attendu comme le messie, le nouveau Tarantino nous faisait de l’œil depuis plus d’un an à grand renfort d’infos alléchantes délivrées au compte-goutte ainsi qu’à l’aide d’un casting ultra sexy : Brad Pitt en officier old school et Diane Kruger en vamp à la beauté glacée faisaient déjà figure d’arguments en béton pour nous mener jusqu’au cinéma le plus proche en plein milieu d’un mois d’août caniculaire.
« Boulevard de la mort », même s’il a divisé en partie les accros à cause du très bon « Planete Terreur » de Rodriguez, reste un très bel objet, avec ce qu’il faut de nihilisme, de jambes féminines et de Kurt Russell pour ravir les fans du genre. Que nous a réservé Quentin cette fois-ci ? Pas de surprise en ce qui concerne le fond : on ne risque pas d’attraper une migraine en cherchant à résoudre on ne sait qu’elle énigme puisque comme à son habitude, l’intrigue tient dans un mouchoir de poche. Grosso modo, une jeune fille juive cherche à venger sa famille massacrée par les nazis alors qu’elle rencontre une bande de joyeux drilles surnommés inglorious basterds prêts à en découdre avec les sympathisants fachos de la manière la plus odieusement spectaculaire possible.
Bien que le tout tienne la route, on constate avec déception que ce qui faisait le charme et l’originalité de Tarantino devient ici plombant (dialogue pompeux, gore gratos, …) et même si le réalisateur a toujours eu à dessein de rendre hommage au cinéma de genre, la sauce ne prend plus. Le manque d’effet de surprise, marketing oblige, et la difficulté de Tarantino à dépasser “Pulp Fiction” et « Kill Bill » nous amène à croire qu’il s’est laissé aller à se reposer sur ses lauriers. Encensé par les critiques et le public, le père Quentin donne l’impression de s’amuser dans son coin à matérialiser ses fantasmes sans penser au public alors qu’il nous avait habitué à un cinéma POPulaire, ultra moderne, privilégiant au fond la forme mais étant visuellement à tomber.
Verdict : “Inglorious Basterds”est un bon film mais peut-être le moins bon Tarantino, à vous de trancher.
Au cinéma le 19 août avec Brad Pitt, Mélanie Laurent, Diane Krüger, et Christopher Waltz recompensé à Cannes
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6 thoughts on “Inglorious Basterds : qui a dit “bof”?”
Commentaire(s)
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Neolas
Mon avis est bien différent du votre, je ne suis pas fan de Quentin Tarantino, j’ai tout simplement détesté la saga Kill Bill par exemple.
On retrouve à l’inverse dans Inglorious Basterds une joyeuse envie de démonter tout ce qui est classique, il le fait de même, il raconte une histoire à sa manière et quelle manière ! Avec une BOF à tomber, des séquences filmées à la perfection, pour moi Inglorious Basterds est une pure merveille !
(et croyez moi que c’est dur pour moi qui n’aime pas QT, d’avouer tout cela :p)
Romain
Tout à fait d’accord avec toi Cha, un produit marketing sans réelle saveur….De plus nous servir comme argument pilier, son sempiternelle hommage à un certain cinéma de genre est franchement risible…Déjà à l’époque de son double film de gesticulations martiales c’était son argument favori.A croire que cela lui sert de bouche trou pour répondre au vide abyssale de ses dernières productions……….A quand le retour vers le futur pour Tarantino??
Chauvineau
je vote pour Jarmusch et contre Tarantino !