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Festival de Deauville 2022 – Peace in the Valley : Après le drame, la sérénité

Festival de Deauville 2022 – Peace in the Valley : Après le drame, la sérénité

07 September 2022 | PAR Yohan Haddad

Présenté en compétition officielle, le réalisateur Tyler Riggs propose, avec Peace in the Valley, de suivre le destin d’une femme en proie à la dépression après la perte d’un proche dans une fusillade aux États-Unis.

La famille idéale, modèle. Un père autoritaire mais aimant, qui joue avec son fils sur le parking d’un supermarché, se tirant dessus comme dans les westerns, comme un simple jeu d’enfant. Pourtant, le jeu devient rapidement réalité quand un tireur ouvre le feu dans le supermarché. La femme et le fils sont sauvés, mais le père s’est sacrifié pour les autres.

Postulat poignant, se voulant conforme à la réalité des États-Unis de ce XXIème siècle. Dans cette nation gangrénée par les tueries de masse, Tyler Riggs entreprend de réaliser un film qui évoquerait cette idée, l’incorporant directement dans une fiction construite de toute pièce afin de faire refléter la réalité. Pourtant, l’idée atteint très vite ses limites au sein du récit. Excepté quelques évocations maladroites et plutôt expéditives, qui passent par des séquences où le fils ne peut plus tenir une arme dans la main, où encore par cette présence du frère de la victime qui entreprend de reprendre une arme lui ayant appartenu, ce sujet des armes aux États-Unis n’est en réalité qu’une toile de fond qui reste toujours très vague. 

À la place, Tyler Riggs se perd dans un récit vu et revu, construisant son film de la manière la plus classique possible : exposition violente mais trop rapide pour émouvoir, péripéties centrés autour de l’enterrement et des personnes qui viennent souhaiter leurs condoléances, avant la remise en question et la reprise en main de la mère/femme. Peace in the Valley n’apporte donc rien de nouveau à cette thématique du deuil, qui prend beaucoup plus de substance au sein d’un seul et même épisode de Six Feet Under qu’ici durant 85 minutes.

Le dernier temps du film continue d’appuyer cette idée et propose une suite d’évènements absolument improbable et complètement cliché, faisant du personnage principal de la mère attachante au départ une protagoniste détestable, alors que le spectateur est censé être à tout moment de son côté, et contraste avec son côté “maman poule” qui semble faire d’elle ce qu’elle est réellement au début du film. En résulte un film trop, terriblement et outrageusement cliché et déjà vu, qui n’arrive pas à renouveler le genre du “film de deuil”.

Visuel : © RIVER FALL

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Yohan Haddad

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