Deauville : Electrick children, ça swingue chez les mormons
Présenté en compétition au festival de Deauville, Electrick children est une jolie surprise, à mi-chemin entre une gentille satire socialo-religieuse et une rêverie adolescente.
Synopsis : Rachel a 15 ans et vit au sein d’une communauté fondamentaliste mormone de l’Utah. Elle découvre une nuit une cassette de rock dans la cave et écoute en cachette cette « musique du diable ». Elle est profondément bouleversée par cette musique qu’elle n’a jamais entendue, et ce souvenir la hante. Trois mois plus tard, elle tombe enceinte. Persuadée d’avoir été divinement enfantée par le chanteur de la cassette, elle s’enfuit de la communauté pour partir à sa recherche en plein Las Vegas.
Bourré de références cinématographiques, les passages contemplatifs du paysage américain très Terrence Malik de la première heure, Electrick children s’offre comme une gourmandise que l’on savoure agréablement.
La réalisatrice Rebecca Thomas nous épargne les gags lourdingues qu’aurait pu produire l’anachronisme des situations – la jeune Rachel élevée dans une ferme façon XVIIe siècle se retrouve tout de même catapultée en pleine Amérique moderne – et préfère aborder le sujet avec un regard bienveillant et touchant. La beauté virginale de l’actrice Julia Garner participant beaucoup au charme du film.
Malgré des déficiences dans le rythme à certains moments, et quelques défauts – le personnage du frère manque de substance – on est pris dans cette quête spirituelle et initiatique.
Et tant pis si le discours de Rebecca Tomas, elle-même élevée selon la tradition mormone dont elle s’est par la suite affranchie, reste hyper religieux sur le fond.
Rachel, voile blanc au vent, s’enfuyant dans la mustang rouge telle une Katharine Ross du Lauréat, ça c’est rock’n’roll !
Electrick children de Rebecca Thomas avec Julia Garner, Rory Culkin,Liam Aiken, Bill Sage, Cynthia Watros, Billy Zane, USA, 2012, 1h36. Compétition officielle du 38e festival de Deauville
En salles, le 9 janvier 2013
