Cinema
“Chuck Steel, Night of the Trampires” de Mike Mort : un hommage aux buddy movies [critique]

“Chuck Steel, Night of the Trampires” de Mike Mort : un hommage aux buddy movies [critique]

24 September 2018 | PAR Simon Théodore

En compétition dans la catégorie des films d’animation internationaux du 11ème Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg, Mike Mort présentait son dernier projet : Chuck Steel : Night of the Trampires. Hommage aux buddy movies des années 80-90, cette réalisation, où éthanol et testostérone font la paire, est aussi drôle qu’explosive.

[rating=4]

Prenez Bruce Willis dans les Die Hard, Schwarzenegger dans True Lies et Stallone dans Rambo, passez le tout au mixeur et vous obtiendrez un aperçu du personnage de Chuck Steel. Ce flic de Los Angeles est grossier, bourrin et hypervirile. Il ne faut pas le prendre mal, mais comme il le répète à chaque proposition de nouveau coéquipier, il n’aime pas bosser en duo. D’ailleurs, pas moins de quatre partenaires, aux styles très diiférents, se succéderont à ses côtés en seulement une heure et demie de film ! Alors qu’un arrêté restreint la vente d’alcool dans la ville, il participe à une nouvelle enquête au sujet d’une inquiétante vague de disparitions. Ces crimes sont les œuvres de « trampires » (« vampards » en français). Ce néologisme désigne des vampires clochards qui, au cours de l’évolution, se sont retrouver à assouvir leur soif de sang en tuant principalement des personnes ivres.

Derrière ce scénario loufoque, Mike Mort rend hommage aux buddy movies, ces films qu’on voit « entre pote », le samedi soir, affalé sur un canapé avec des chips et un pack de bière. Dans Chuck Steel, les vannes fusent aussi vite que les balles. La finesse et toutes formes de subtilité sont écartées au profit des éclats de rires et du plaisir des yeux. Présenté comme « généreux », pour ne pas dire « débile », ce film est un succès grâce à sa vulgarité et à ses nombreux comiques de répétition. Réalisé en stop motion, l’aspect explosif du projet ferait pâlir Michael Bay, surtout lors du final détonnant durant lequel un cirque devient le théâtre d’un véritable carnage.

Dans ce divertissement, tout est à prendre au second degré, jusqu’à la personnalité du héros, vide de profondeur. Lorsque l’on comprend sa peur des clowns, une brève empathie d’une demi-seconde émerge et s’efface immédiatement devant une énième blague graveleuse. Le réalisateur britannique assume aussi son goût pour la culture populaire des années 80 et cela se vérifie dans le choix de la bande originale. Courses poursuites effrénées et scènes de fusillades sont alors rythmées par le hard rock de Vixen, Saxon et autres Judas Priest. D’ailleurs, le supérieur hiérarchique et souffre-douleur du loup solitaire, use des mêmes qualités vocales que Rob Halford pour convoquer son subordonné indiscipliné dans son bureau.

En somme, Chuck Steel : Night of the Trampires apparait comme une chasse aux vampires sur fond d’éthanol, de testostérone et de heavy metal. Mike Mort ne se pose aucune limite pour mettre en scène ses idées et fait preuve d’un jusqu’au boutisme à l’efficacité comique et visuelle redoutable. Un excellent divertissement donc, pour lequel les cerveaux et les neurones doivent rester à l’entrée des salles de cinéma.

Chuck Steel : Night of the Trampires de Mike Mort. Action/comédie. Durée 1h29.

Visuel : © Affiche du film.

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