Cinema

Charlotte Rampling

02 July 2010 | PAR Coline Crance

Charlotte Rampling sera la présidente pour une nouvelle année à Paris cinéma. Le festival commence le 3 juillet et se poursuivra jusqu’au 13.  Elégance , et raffinement sont ses maîtres mots , pourtant c’est une actrice qui tout le long de sa carrière n’a jamais eu froid aux yeux en travaillant avec des artistes très différents sur des œuvres bien souvent controversées.

Charlotte Rampling est la fille d’un colonel de l’armée britannique. Elle passe son enfance entre l’Angleterre et Fontainebleau où elle apprend le français à l’école communale. Elle débute au cinéma dans le film Swinging London, le knack et … comment l’avoir. Sa rencontre avec Visconti  donne un autre tour à sa carrière. Elle tourne dans les Damnés. Puis surtout elle joue dans Portier de nuit de Liliana Cavani qui narre l’histoire d’une relation sadomasochiste entre une ex déportée et son ancien bourreau, la révèle au public. Film choquant certes, mais ce parfum de scandale semble guider ses pas. Elle prend de nouveaux risques en tournant avec le réalisateur de L’empire des sens, Oshima, dans Max mon amour relatant une relation adultère entre une femme et un chimpanzé.

Sa carrière stagne par la suite. Elle revient au cinéma avec Vers le Sud de Laurent Cantet ou bien avec Michel Blanc, mais sa carrière retrouve réellement un nouveau souffle avec François Ozon  avec qui elle tourne deux films : Sous le sable et Swimming pool. Ces deux rôles très différents lui permettent de montrer toute l’étendue de son talent. Dans sous le sable, elle incarne le personnage tendre et sensible d’une femme, Marie Drillon, qui n’accepte pas le décès de son mari, mort noyé ;  le corps n’ayant été jamais retrouvé. A l’inverse, le rôle de Sarah Morton, romancière (f)rigide accentue ce caractère élégant et mystérieux, un poil provocateur qui caractérisait le début de sa carrière. La nudité ne lui fait pas peur et cette distanciation qu’elle instaure avec la caméra, empêche toute vulgarité. Le film Swimming pool l’illustre. Pour détourner l’intention du jardinier elle se dénude, et le regard distant et intelligent de la caméra d’ Ozon permet de dire à travers ce corps qui s’offre au regard, toute l’ambiguïté et la perversité du personnage joué.

Autre que d’avoir essayé diverses expériences d’acteur, elle joue dans le thriller de Lemming, dans Embrassez vous qui vous voudrez de Michel Blanc, elle travaille avec de nombreux artistes contemporains. Elle fut  la première dans les années 70 à accepter de poser pour Bettina Rheims. La phrase de Bettina Rheims au sujet de son travail peut a fortiori être aussi attribuée à la façon dont Charlotte Rampling a mené et pensé sa carrière d’actrice :  « J’aime la chair , je suis une photographe de la peau. »

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Coline Crance

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