![[Cannes, Hors compétition] Un « Petit Prince » ambitieux, plein d’intelligence et de magie](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2015/05/Le-Petit-Prince-2-640x278.jpg)
[Cannes, Hors compétition] Un « Petit Prince » ambitieux, plein d’intelligence et de magie
A Cannes, on a beaucoup aimé cette transposition très fine du célèbre conte, où ce ne sont pas tant les images de synthèse que les thèmes abordés et l’intelligence du scénario qui nous ont frappés. En salles dès le 29 juillet.
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Le célébrissime conte d’Antoine de Saint-Exupéry transposé en images de synthèse. Voilà donc le projet de Mark Osborne. On peut le féliciter, d’abord, d’avoir donné une belle texture aux dessins du livre, animés en stop-motion. Le papier semble là, sur l’écran, lorsque le conte est dit. Et les images de synthèse, alors ? Elles constituent l’autre partie du film, la plus grande. Elles donnent à voir une gamine, découvrant ce conte. Une petite fille obsédée par le travail scolaire, qui se fait un ami de son voisin, un vieil aviateur excentrique, par ailleurs auteur de ce récit, jamais publié. Une gamine qui va bientôt s’en aller à la recherche du Petit Prince, disparu, sur une planète en images 3D, où tous les adultes font grise mine…
On pourrait redouter le pire de cette transposition. Après sa vision, on peut affirmer qu’on a tort de s’en faire. Car les images de synthèse, si elles ne sont pas renversantes, ont beaucoup de charme, et évitent la naïveté. Car les personnages nous semblent proches : ils se posent des questions graves, à la limite de l’abstrait. Et parce que la fidélité est là. On croise des protagonistes de l’histoire de Saint-Exupéry, dans des rôles réadaptés, de façon intelligente. Certes, la structure du scénario n’est pas très nouvelle. Mais la thématique du film tranche : elle n’appelle pas tant au rêve qu’à une appréciation juste de la réalité. Et à un chemin de vie cohérent.
Le film, ambitieux, dure une bonne heure quarante-cinq, passe d’un ton à l’autre, et tient en haleine tout du long. A part lors de quelques moments trop déjà-vus, il sait nous surprendre. Plutôt qu’un produit rétro, naïf et moralisant, il constitue une adaptation aux canons d’aujourd’hui, qui a su conserver la substance de l’œuvre. Et témoigne de la même intelligence. Tous les publics y trouveront leur compte. Et on peut se réjouir que cette bonne vieille histoire si racontée ait donné un film qui regarde vers l’avant. A la technique si poussée. Sur les classiques, n’ayons pas pas peur de l’ambition.
Le Petit Prince, un film d’animation réalisé par Mark Osborne. Avec les voix de : André Dussollier / Jeff Bridges (L’aviateur) ; Marion Cotillard (La rose) ; Laurent Lafitte / Ricky Gervais (Le vaniteux) ; Vincent Lindon / Albert Brooks (Le businessman) ; Guillaume Gallienne / Benicio del Toro (Le serpent) ; Vincent Cassel / James Franco (Le renard) ; Florence Foresti / Rachel McAdams (La mère de la petite fille). Durée : 1h45. En salles le 29 juillet.
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