Cinema
[Cannes 2021, Cannes Première] Cow, film qui cherche et trouve des images fulgurantes

[Cannes 2021, Cannes Première] Cow, film qui cherche et trouve des images fulgurantes

10 July 2021 | PAR Geoffrey Nabavian

La réalisatrice Andrea Arnold suit, dans ce documentaire, une vache. De temps à autres, sa caméra déniche des images fulgurantes.

Dans le cadre du Festival de Cannes 2021, la section Cannes Première est inaugurée cette année, avec pour objectif de donner à voir des essais cinématographiques, représentant des formes de cinéma nouvelles, parfois. Ce film d’Andrea Arnold s’inscrit bien dans un tel objectif, dans la mesure où il avance sans narration bien établie. Il paraît chercher en direct, tourner autour de son objet d’étude pour (mieux ?) capter ses étrangetés.

La figure suivie par les caméras est donc une vache. Un animal de ferme pas présenté au départ comme plus extraordinaire ou remarquable que ses pareils. Une vache avec une vie et des activités de vache, bien traitée afin que son lait et sa progéniture soient de qualité. La réalisatrice Andrea Arnold, elle, n’est pas visible à l’image. Mais elle laisse ses objectifs véritablement rencontrer cet animal. Elle positionne ainsi l’une de ses caméras bien en face de cette vache qu’elle étudie, et laisse longuement la bovine la considérer. La bête meugle, longtemps, comme si elle tentait de communiquer. À un autre moment, la vache cogne l’objectif, en effectuant un mouvement : cependant, elle continue son chemin, sans plus de réaction.

En un autre passage, filmé à la mangeoire, toutes les voisines de la vache vedette se nourrissent, sauf elle, qui reste inactive. De tels incidents enregistrés par les caméras d’Andréa Arnold – ou parfois involontairement produits par elles – sont donnés à voir, tout au long du film. À l’écran, ils arrivent par intermittence, comme des fulgurances. Ils provoquent en conséquence des questionnements dans la tête du spectateur : “Qu’est-ce qui, profondément, rend cette vache suivie si unique ? Et pourquoi se comporte-t-elle ainsi, à sa façon à elle, si particulière au final ?”

Présenté au Festival de Cannes 2021, au sein de la nouvelle section Cannes Première, Cow sortira en salles distribué par Ad Vitam.

Visuel : © Ad Vitam

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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