Cinema
Cannes 2023, Un certain regard : Les Meutes, polar marocain aux petites fulgurances

Cannes 2023, Un certain regard : Les Meutes, polar marocain aux petites fulgurances

21 May 2023 | PAR Geoffrey Nabavian

Sans être doté du scénario le plus original du monde, ce polar reste en tête du fait de sa peinture sociale et de quelques traits particuliers.

Les Meutes est un polar marocain qui ambitionne d’être aussi un portrait social. Celui d’un Casablanca des combines, de la débrouille et de la délinquance comme échappatoires à la pauvreté. Côté éléments policiers, ce qu’il donne se rapproche d’autres polars existants. C’est du côté de sa peinture de la société qu’il accroche davantage.

Le film cadre et scrute ses protagonistes sans insistance, comme s’il leur faisait confiance pour que jaillisse d’eux tout l’arrière-plan économique et social de l’histoire racontée. Il fait confiance à leurs corps et leurs visages, plus précisément. Dans certains cas, ceux-ci apparaissent las, un peu usés, tentant de résister à des forces bien plus grandes qu’eux.

Au sein des images, on se prend donc à trouver tout à coup qu’un élément précis acquiert un relief exceptionnel. C’est le cas, par exemple, de l’acteur Abdellah Lebkiri. Lui n’est pas l’un des protagonistes centraux du scénario : il est celui qui commandite un enlèvement, réalisé par un père empoté et son fils un peu plus lucide, et se passant mal. Il a cependant pour lui d’ouvrir le film par sa présence. Et le bouillonnement de ses yeux de braise, couplé à sa présence impressionnante toute d’un bloc aiguisé, suffit à transpercer.

Les Meutes sortira dans les salles de cinéma françaises le 12 juillet, distribué par Ad Vitam.

Le Festival de Cannes 2023 continue jusqu’au 27 mai.

Retrouvez tous les films du Festival dans notre dossier Cannes 2023

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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